C’est connu, les Ivoiriens sont des gens normalement indisciplinés. Du plaisir du jardinage urinaire le long des voies, sur les clôtures, les arbres, au dépôt d’ordures sauvages, nous sommes champions de classe exceptionnelle. Rien à dire. Depuis quelques années, la Côte d’Ivoire a ajouté à son palmarès inégalé, une autre corde qu’elle défend avec hargne : la corruption.
C’est bien au nom de cette corruption que des chinois qui ne devraient pas se retrouver en situation d’exploitation semi-industrielle en lieu et place d’Ivoiriens, sont bien cramponnés dans la savane arborée de Boniérédougou. Loin des regards, ils volent nos pépites pour le bonheur éphémère de quelques rapaces locaux, véritables ennemis du développement collectif.
Alors que le ministre Souleymane Diarrassouba fait des pieds et des mains pour éclaircir cette affaire aux allures de pratiques mafieuses contre l’économie ivoirienne, PôleAfrique.info apprend que les employés des chinois révèlent que leur employeur a sollicité sa mission diplomatique pour intervention. Objectif, se faire délivrer des documents administratifs. A coup sûr, sur conseils avisés des nègres de service tapis au sein du ministère des Mines et qui ne songent qu’à leurs fonds de poches et comptes en banques.
Leur chance, à ceux-ci, l’inertie de la Haute autorité pour la bonne gouvernance, juste bonne pour sucer le contribuable ivoirien et travailler en vase close. Avec cette institution, toutes les structures qui ont pour mission de rechercher, débusquer et poursuivre les corrompus de l’administration ivoirienne. Oui, comme au Cameroun, les Ivoiriens demandent du sensationnel, des têtes à couper !
Une véritable opération « éclair de colère ».
En Chine, quel Noir aurait le courage de faire ce faux insultant pour l’image de leur pays ? N’est-ce pas bien en Chine que les exécutions se font pour punir l’indiscipline sous tous ses angles ? Le trafic de drogue n’est-il pas puni de la peine de mort dans cette Chine qui promeut l’indiscipline et la violation des lois ivoiriennes ?
C’est une Insulte intolérable, non pas au ministre Souleymane Diarrassouba mais au Président de la République de Côte d’Ivoire et au Peuple Ivoirien dans son ensemble. La discipline était inscrite dans les gènes de la République. Les pères fondateurs, pensaient au bien des générations futures qui n’y ont rien compris, malheureusement.
Mais, à qui s’en prendre si ce ne sont aux Ivoiriens, au nationalisme débridé et perforé qui, comme dans l’histoire coloniale, se mettent au service du négrier. Il y a comme nous l’enseigne l’Histoire des relations humaines, Toujours des Nègres à l’échine déformée face au dieu argent.
La Côte d’Ivoire ne devrait pas être, quoique l’indiscipline soit un boulevard ici, le pays où n’importe qui pourrait, au nom de relations commerciales ou diplomatiques, s’adonner à la luxure politique et économique. Les rapports des Etats sont empreints de respect mutuel et la Chine ne saurait être, un nouveau colonisateur de nos consciences. Pour nous « maga taper » (entorulouper).
Ces chinois qui ont pillé des ressources en toute illégalité, détruisant en passant des champs sans dédommagement, sont-ils sûrs que l’inverse serait possible chez eux? Evidemment non ! Même en rêve, ce n’est pas possible. Aussi, voudrions-nous croire que le « son » donné par les employés au sujet du lobbying de leur employeur pour violer le code minier par intervention diplomatique, ne prospéra pas. Il faudrait bien que l’impunité et le défaitisme face à la corruption, marquent le pas.
L’Etat devrait être à leurs trousses afin qu’ils payent pour cette fraude ainsi que leurs acolytes Ivoiriens. Ils sont nombreux à suivre de près cette histoire, à espérer que leurs potes retournent voler la Côte d’Ivoire et eux, à se remplir les poches. Pourquoi est-ce maintenant qu’ils chercheraient des documents quand on veut respecter la législation minière ? Il est évident que ce scintillant business prospère depuis longtemps et que ce qui a été vu à Boniérédougou ne constitue qu’une face immergée de cet iceberg. Mais, au moins, il faudra la casser de façon retentissante afin que les uns et les autres sachent qu’un vent nouveau peut souffler sur ce pays. En organisant à Abidjan une rencontre de la société civique, Gilles Atayi ne croyait pas si bien faire ; le chemin pour atteindre l’émergence sera ardu face à la corruption qui emprisonne nos consciences violées. C’est la prise de conscience qui prend socle sur l’intérêt supérieur de la Nation ivoirienne qui conduira à la vraie émergence. Car, pour l’heure, ces exploitants clandestins qui préfèrent soudoyer quelques fonctionnaires, sont ceux-là même qui font savoir à leur ambassadeur que les Ivoiriens sont corrompus ! Cette fois-ci, on suivra de très près la danse macabre des fossoyeurs de l’économie ivoirienne. Jusqu’au bout, on sera ensemble !
Adam’s Régis SOUAGA