Côte d’Ivoire

« La FESCI peut revenir si… », explique un ancien membre de ce syndicat

Mis à jour le 21 octobre 2024
Publié le 21/10/2024 à 5:03 , , , , ,

La FESCI, la fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire peut-elle revenir ? Après la dissolution des associations syndicales du milieu universitaire, la question taraude les esprits. Pour un ancien membre de cette association, cela est possible. Mais à une condition.


« Si la FESCI veut continuer d’exister, c’est à elle d’identifier les défis du moment », déclare à 7info Abdon Tawa, un ancien membre de cette association estudiantine et scolaire, aujourd’hui écrivain.

Selon lui, la dissolution de cette organisation décidée en même temps que les autres qui existent dans le milieu universitaire, par l’exécutif ivoirien, était prévisible.

« La FESCI a été dissoute parce qu’elle a créé elle-même les conditions de sa dissolution. Si elle a abandonné sa lutte originelle, c’est-à-dire lutter pour la masse, être au service des étudiants de Côte d’Ivoire, si la FESCI a abandonné cela, elle-même elle s’est dissoute.

Le gouvernement n’a fait qu’entériner ce que la FESCI elle-même a fait. C’est la FESCI qui s’est dissoute elle-même », fait remarquer l’auteur de  »Pourquoi la génération FESCI doit prendre le pouvoir d’Etat, la Côte d’Ivoire à la recherche d’un nouveau leadership politique ».

À l’en croire, cette association estudiantine, la plus populaire du reste dans le pays, a eu de l’influence parce qu’elle a fait siennes les difficultés des élèves et étudiants.

Toute chose qui, ajoute-t-il, a facilité l’adhésion populaire aux actions de cette association.

« Tout le monde dit que la FESCI est un esprit. Mais de quel esprit parle-t-on ? L’esprit de la FESCI est un esprit de lutte pour répondre aux aspirations de la masse au moment où la masse en a besoin.

C’est pour cela qu’on s’appuie sur ce que Frantz Fanon a dit dans son livre « Les Damnés de la Terre ». Pour dire que chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir.

À tout moment et à toutes les étapes de la lutte d’une nation, la jeunesse de la Côte d’Ivoire doit découvrir sa mission, l’identifier et puis se battre pour cette mission.

Cette mission-là, c’est en faveur des masses et des populations », dit-il se référant aux origines de la FESCI.

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« Ils ont identifié les problèmes des élèves et des étudiants de Côte d’Ivoire. Ils ont mis ce problème en première ligne, et ils se sont battus pour ça.

Donc les dirigeants du pays, vers la fin, ne pouvaient que reconnaître la justesse des problèmes qui étaient posés.

Ils ne pouvaient que reconnaître la FESCI. Et la rétablir même quand on a prononcé sa dissolution à des moments donnés », poursuit Tawa Abdon.

Il n’exclut pas pour autant une renaissance de cette association. Mais il y a des conditions à remplir.

« Maintenant, si la FESCI veut continuer d’exister, c’est à elle d’identifier les défis du moment. Si les défis du moment rencontrent l’assentiment des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire, la FESCI va continuer de vivre.

Et cela peut se faire à deux niveaux. Ce sera soit toujours en tant que FESCI, ou en tant qu’une autre organisation qui pourrait naître et qui aura identifié les défis du moment.

Et si cette organisation rencontre l’adhésion des élèves et étudiants de la Côte d’Ivoire, l’adhésion de la masse, on dira que cette organisation a épousé l’esprit FESCI », analyse Abdon Tawa.

Richard Yasseu

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