On ne le sait pas encore mais la boule de naphtaline, longtemps utilisée par les ménages pour lutter contre les mites dans les vêtements et distiller une bonne odeur, a fait l’objet de plusieurs recherches scientifiques. Il en ressort qu’elle est dangereuse pour la santé et pourrait provoquer le cancer des voies respiratoires. Les ivoiriens sont prévenus.
L’information a été relayée sur les réseaux sociaux et depuis, c’est la stupéfaction. La boule de naphtaline qui a bercé notre enfance et qui occupe une place importante dans notre quotidien, est un danger pour la santé. Utilisée pour son odeur et la protection des placards et autres bacs à linges contre les insectes, la boule de Naphtaline est bien connue des ivoiriens. Pourtant, selon plusieurs scientifiques, elle renferme le naphtalène, substance dangereuse pour les voies respiratoires de l’homme.
Selon le site d’information en ligne l’internaute, « troubles nauséeux, migraines et étourdissements sont autant de problèmes de santé liés à l’utilisation de la naphtaline. Elle est à l’origine de crise de tachycardie et s’est révélée être cancérogène. En effet, le naphtalène est reconnu comme une substance cancérogène par l’Union européenne et par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer). Provoquant la destruction des globules rouges par simple inhalation, la boule de naphtaline ne doit surtout pas être ingérée. L’utiliser dans une pièce aérée peut limiter les risques, mais ne les efface pas » font savoir des spécialistes sur la question.
Mais ce site d’information en ligne, n’est pas le seul à avoir révélé les propriétés nuisibles de la Naphtaline. Selon les scientifiques, le naphtalène détruit les cellules sanguines. Il peut être à l’origine de l’anémie et de bien d’autres problèmes liés au fonctionnement normal de l’organisme.
« C’est par les urines que le naphtalène inhalé est ensuite éliminé. Des études ont démontré que le naphtalène est dangereux à plusieurs niveaux. Il est cancérigène pour l’Homme, Il peut être à l’origine de crises de tachycardie. Chez les personnes présentant un déficit G6PD, une enzyme dont le rôle est de protéger les globules rouges, le naphtalène peut provoquer la destruction en masse des hématies (les globules rouges), c’est-à-dire une anémie hémolytique. Les populations les plus fréquemment touchées par ce déficit G6PD sont les asiatiques et les africains » relais le site ooreka.
Pourtant aucun communiqué en Côte d’Ivoire ne fait cas de cette situation. Même si la naphtaline est de moins en moins utilisée dans les ménages, il n’en demeure pas moins que le risque de cancer reste permanent pour les quelques personnes qui ont encore recours à la boule blanche.
Selon le Pr Touré Moctar, cancérologue au CHU de Treichville, aucune étude officielle sur la naphtaline n’a encore été validée en Côte d’Ivoire.
« Le produit renferme en effet le naphtalène qui est l’une des causes du cancer des voies respiratoires. Cependant ici en Côte d’Ivoire aucune étude de scientifique n’a été validée par le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique sur la question. Voilà ce qui explique le manque de communiqué officiel à ce sujet » a réagi à 7info.ci, le spécialiste.
Aphou Fofana, Responsable de la communication à la direction générale de la Nouvelle pharmacie de la Santé publique soutient avoir utilisé dans le passé la naphtaline « Pour protéger les habits contre les insectes ». « Mais, il y a longtemps que je n’utilise plus« , précise celle qui dit ignorer les effets cancérigènes de ce produit.
Comme elle, Fontanelle Christelle N’dri, enseignante au lycée 3 de Daloa, jointe par 7info.ci, indique en utiliser « actuellement ». « Il y en a actuellement dans mon placard » fait-elle savoir à 7info.ci. « Comme je n’étais pas là, je partais en voyage, j’ai mis dans mes effets vestimentaires contre les termites. Avant, quand nous étions petites, quand tu as des poux, on écrasait, mélangeait à de l’huile et l’on badigeonnait les cheveux avec » raconte l’enseignante. Elle aussi soutient ne pas savoir que la naphtaline a des effets cancérigènes. Elle soutient qu’avant, « on mettait une dans la jarre d’eau au village ».
Seulement, elle reconnaît ne pas savoir que le produit a des effets cancérigènes. Et ils sont nombreux ces ivoiriens interrogés qui ignorent la dangerosité de ce produit en dépit du manque d’étude scientifique qui l’atteste, comme le soutient Pr Touré Moctar. Prudence étant mère de sûreté, il ne faut pas tenter le diable. Les consommateurs sont donc avertis.
Eric COULIBALY
