La couverture maladie universelle rentrera dans sa phase active dès le 1er juillet prochain. La NPSP-CI qui est un maillon essentiel du dispositif rassure sur la disponibilité des médicaments.
Ce n’est plus un serpent de mer ou une vue de l’esprit à en croire la Nouvelle pharmacie de la santé publique qui donne les gages d’assurance quant à la mise en œuvre effective de la couverture maladie universelle (CMU).
En septembre prochain, sera inauguré l’entrepôt de la nouvelle pharmacie de la santé publique de Côte d’Ivoire, secteur de Bouaké (Centre-Nord) avant la poursuite de la déconcentration des activités de distribution à Gagnoa, Korhogo et Abengourou.
Avec ce projet de déconcentration qui tient à cœur au Pr Yapi Ange-Désiré, Directeur Général de la NPSP-CI, l’accès au médicament sera favorisé par une plus grande proximité du centre de distribution, donnant ainsi une viabilité à la Couverture maladie universelle (CMU), projet gouvernemental cher à Alassane Ouattara.
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Selon Dr Zoulou Koré, en charge de la CMU à la NPSP-CI, « 15 milliards FCFA de préfinancement ont été décaissés par le gouvernement pour le démarrage effectif » de ce vaste programme de sécurité sociale, a-t-il fait savoir au cours de l’atelier de formation à l’endroit de la presse et des médias le vendredi 7 juin dernier.
Ce montant financier permettra d’assurer la disponibilité de 249 références (médicaments) au cours de la mise en œuvre de la CMU en octobre prochain. La place du médicament au cœur de ce dispositif a amené le ministère de la Santé et de l’hygiène publique à lancer une étude sur la maîtrise du dernier kilomètre par des systèmes d’informations.
Ces efforts pour la bonne santé des ivoiriens qui devraient se poursuivre pour amoindrir la dépense-santé, 43% des dépenses des ménages en 2016, fait dire au Directeur Général que « la CMU est la meilleure réponse aux marchés illicites de médicaments ». Car, la Côte d’Ivoire souffre de l’impact toujours grandissant des médicaments de qualité inférieure ou de contrebande dans un pays où « -5% de la population ne bénéficie pas d’assurance sociale » à en croire Dr Zoulou Koré.
Sans couverture sociale, le recours aux faux médicaments et aux médicaments de qualité inférieure est la voie prisée par beaucoup d’ivoiriens. « La sécurité sociale est la solution. La CMU est une révolution. Plus le champ de la CMU va grandir, plus les produits sont disponibles et accessibles, payés à 30% par le patient. Plus personne n’ira chercher les médicaments de rue » estime Pr Yapi Ange-Désiré, Directeur Général de la NPSP-CI dont la structure a réalisé en 2017, un chiffre d’affaires de +2.3 milliards FCFA.
Dr Zoulou Koré a présenté la CMU comme « une assurance obligatoire » qui rentrera dans sa phase active avec le début des prélèvements dès le 1er juillet prochain. Les prestations débuteront le 1er octobre. 170 maladies sont sur la liste de prise en charge pour 247 médicaments dont 57 seront fournis par l’industrie pharmaceutique locale. « Le patient paiera 30% de la prestation » précise Dr Zoulou Koré.
Pour ce faire, 1060 officines de pharmacie privée, 1500 dépôts pharmaceutiques, 562 centres de santé publics, 163 centres de santé d’entreprises et centres confessionnels sont mobilisés.
« 50% de la commande » de médicaments est passée, selon Dr Zoulou Koré qui soutient que « le processus est irréversible, il avance. » « Depuis que la Primature pilote le processus, il y a des avancées notables. La boîte à pharmacie de la CMU est constituée » a-t-il rassuré.
L’entrepôt de Bouaké dont l’inauguration à venir facilitera la desserte en médicaments dans certaines régions du pays et réduira ainsi les délais de livraison, est un bâtiment en construction sur la route de Béoumi, avant le village de Tchèlèkro, d’une superficie de 5000 mètres carré pour un investissement de 7 milliards FCFA. Par cet entrepôt, 38% de la desserte sera assurée.
Pr Yapi Ange-Désiré et son équipe ne veulent pas être le maillon faible du dispositif. Deux magasins hors site ont été inclus au dispositif de stockage pour une augmentation de la capacité de la NPSP-CI qui innove avec la pharmacie mobile d’approvisionnement sur l’ensemble du territoire national.
La NPSP-CI s’arme pour être plus efficace dans la chaîne de mise en œuvre de la CMU. Ses indicateurs de santé donnent un aperçu de sa forte capacité si tous les moyens sont mis à disposition. De 2013, année du début de la réforme à 2018, l’équipe du Pr Yapi Ange-Désiré a fait passer les prestations de 2.4 milliards FCFA à 18.7 milliards FCFA. Le plan triennal 2019-2021 permet de découvrir 290 actions à mener à bon port.
Les médicaments achetés et mis en vente sur le territoire ivoirien ne relèvent pas de complaisance selon les explications fournies par les équipes techniques de la NPSP-CI. De la quantification des besoins à la mise sur le marché des médicaments acquis, c’est un véritable tamis aux mailles très serrés qui veille à la bonne santé des ivoiriens. « Des missions effectives sont effectuées dans les pays des fournisseurs retenus après appel d’offres international » fait savoir Dr Anick Amichia, en charge de la question.
Grâce à l’étanchéité du système, sur les deux sessions annuelles, 45 soumissionnaires d’offres sur 67 ont été retenus pour 817 pré-qualifications sur 971 produits soumis. En 2017, pour les 295 produits soumis, il y a eu 100% de conformité et en 2018, sur 584 échantillons de médicament, 582 soit 99% étaient conformes.
La mission de la nouvelle pharmacie de la santé publique est l’achat, l’approvisionnement, le stockage et la distribution de médicaments essentiels et intrants stratégiques de qualité aux structures publiques de santé.
La vision du Pr Yapi Ange-Désiré, « faire de la NPSP-CI, à l’horizon 2020, un pôle d’excellence dans l’espace UEMOA. »
Dans cette dynamique, en 2017, entre 50 et 70 millions FCFA ont été consacrés à la destruction de médicaments périmés.
Toute chose qui ne freine pas l’élan amorcé pour « assurer la disponibilité de 249 références au cours de la CMU », « faire progresser le niveau d’automatisation du traitement de commandes et celui de la traçabilité des produits achetés et distribués » en Côte d’Ivoire.
Avec la NPSP-CI, la « réforme a permis la consolidation de l’exploitation », permettant en 2018, un investissement de 38 millions d’euro pour les achats de médicaments avec un taux de livraison de 97% en 2018 contre 37% en 2011. Une preuve que la réforme du système de santé voulue par le gouvernement est un bon diagnostic pour plus de professionnalisme dans la prise en charge des ivoiriens.
Adam’s Régis SOUAGA