Fin de vie pour une nouvelle vie ! Voici résumé le sort de la décharge d’Akouédo tel que décidé par le gouvernement ivoirien qui a annoncé ce jeudi 4 juillet, sa fermeture et le lancement des travaux de réhabilitation pour en faire un parc urbain. PFO Africa de Pierre Fakhoury, Veolia et NSIA Banque sont associés sur ce projet dont le délai d’exécution n’a pas été communiqué.
Toutefois, le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly a estimé à environ 96 milliards FCFA le coût du projet de « construction d’un parc écologique urbain » qui va générer « des centaines d’emplois directs et indirects. »
La fermeture de ce site est la conséquence directe de l’ouverture de nouveaux sites d’enfouissement des déchets ménagers d’Abidjan, à Kossihouen et Anguédédou, à plus de 40 kilomètres sur l’autoroute du Nord.
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Pour y arriver, manifestations de protestation de la population, blocage de la décharge et des camions de collecte, insalubrité de la ville d’Abidjan pendant ces moments, puanteur et maladies.
Dans le village, même, Danho Leonard, notable de la chefferie d’Akouédo raconte le « calvaire » vécu de 1965 à un passé récent. « Nous avons vécu des moments pénibles, nous avons énormément souffert de sorte qu’on ne trouve plus de vieillards à la chefferie, il ne reste que nous, les adultes, les jeunes » soutient-il pour expliquer les effets de la décharge ouverte quelques années après l’indépendance du pays, dans ce village alors éloigné de la grande capitale qui va vite évoluer et devenir son cauchemar ordurier et de puanteur.
Pour les notables, « C’est une grande joie pour nous, population d’Akouédo, de savoir que le gouvernement a pris la décision de réhabiliter la décharge. Nous ne pouvons que rendre gloire à Dieu » se satisfait Danho Léonard.
Jusque-là, « Ce sont des maladies, des morts à n’en point finir. Le doyen du village est âgé de moins de 75 ans et c’est un triste constat ! » se désole le notable.
Sur cette décharge, avait été déversée une grande partie des déchets toxiques transportée à Abidjan par le navire Probo Koala, affrété par le groupe Trafigura en septembre 2006. 122.5 milliards FCFA avaient été payés par la société hollando-suisse Trafigura pour échapper à des poursuites devant les tribunaux. Des investissements en infrastructures de santé et des paiements directs plus de 200 mille victimes avaient été annoncés par le gouvernement du Président Laurent Gbagbo.
Sur le terrain, à Akouédo, Danho Léonard soutient que « Nous portons encore les séquelles des déchets toxiques, les promesses n’ont pas encore été tenues, le centre de santé du village n’est pas approvisionné en médicament » révèle-t-il.
Entre effets d’annonce et concrétisation des promesses, il soutient sourire en coin que « On fait confiance au gouvernement tout en espérant que les promesses seront tenues » pour la construction du parc écologique urbain pour lequel le Premier ministre a effectué le déplacement avec plusieurs ministres.
Anne Désirée Ouloto, ministre de l’Assainissement et de la Salubrité, est confiante. « L’histoire retiendra en effet, que le 4 juillet 2019, en exécution de la vision et de la volonté affichée du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, le Premier Ministre Amadou GON COULIBALY, Chef du gouvernement, a déclaré solennellement la fermeture de la décharge publique d’Akouédo, et lancé les travaux de réhabilitation et d’aménagement d’un parc urbain » a-t-elle rassuré la collectivité villageoise. Déjà, la bonne foi s’est traduite par le paiement de plus de 5 milliards 680 millions FCFA au village d’Akouédo. Pour elle, « l’Accord de Paris sur le Climat n’est pas une vue de l’esprit dans notre pays. »
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Le site de 153 ha qui était utilisé à 95 % aura dans le cadre de ce projet, un centre aux métiers de l’environnement, un cinéma en plein air, des terrains de sport et des initiatives vertes, a assuré Clyde Fakhoury, Directeur délégué de PFO Africa.
« Nous allons transformer la décharge en rêve, en faire un espace de vie » a assuré Anne Désirée Ouloto.
Adam’s Régis SOUAGA
7INFO.CI
