La présidente par intérim Jeanine Áñez, à la tête de la Bolivie depuis le départ sous pression d’Evo Morales, avait promis de ne pas se présenter à l’élection présidentielle le 3 mai 2020. Mais elle a changé d’avis et l’annonce de sa candidature fait déjà grincer des dents, d’autant plus qu’elle a appelé dimanche dernier à la démission de tous ses ministres « pour faire face à cette nouvelle étape de la gestion de la transition démocratique ».
Dans un communiqué du 26 janvier, le bureau présidentiel bolivien a déclaré qu’il ratifierait rapidement son gouvernement pour poursuivre le bon déroulement des élections. Un air de déjà vu, à l’origine des manifestations de la rue qui ont conduit à la démission de l’ancien président Evo Morales.
Dans le journal El Nuevo Herald, le célèbre éditorialiste Andrés Oppenheimer écrit d’ailleurs « La présidente par intérim de Bolivie a trahi son mandat ».
Le 12 novembre dernier, la sénatrice Jeanine Áñez surgissait au milieu de la crise socio-politique ayant chassé son prédécesseur Evo Morales. Bible à la main, elle s’était déclarée présidente par intérim de la Bolivie, « sans cacher sa posture idéologique très conservatrice », a commenté le journal El Tiempo. Elle avait alors déclaré être investie d’une mission : assurer la transition démocratique du pays « sans influer sur le processus ni essayer de se maintenir au pouvoir ». Mais Jeanine Áñez a changé d’avis.
Elle briguera donc son premier vrai mandat lors de la présidentielle du 3 mai prochain, sous les couleurs d’une alliance de plusieurs partis nommée « Juntos avancemos » (Avançons ensemble).
Manuela Pokossy-Coulibaly
7info.ci