La radio britannique BBC a fermé son bureau de Bujumbura, la capitale du Burundi. Les autorités du pays accusent ce média de « porter atteinte à la cohésion nationale » et de « manquement à la déontologie ».
Selon Reporters sans frontière qui donne l’information, la radio britannique BBC n’émettra plus au Burundi. Après un an de suspension due à la diffusion d’un documentaire révélant l’usage de la torture par des agents des services de renseignement dans des centres de détention secrète, cette radio a été accusée de « porter atteinte à la cohésion nationale » et de « manquement à la déontologie ». Elle a donc a décidé de fermer son bureau à Bujumbura.
Le principal média du pays, la Radiotélévision nationale du Burundi (RTNB), est dirigée depuis début juillet par Eric Nshimirimana, nommé Directeur-général par décret présidentiel. Ce chef des Imbonerakure, mouvement politique qualifié de «milice » par l’ONU et qui fait, avec le régime burundais, l’objet d’une enquête pour «crime contre l’humanité » par la Cour pénale internationale (CPI), n’a aucune connaissance du monde des médias.
A lire aussi: TELE/TNT- AMADOU GON COULIBALY » C’EST DESORMAIS UNE REALITE EN COTE D’IVOIRE »
Ces décisions interviennent à un an de la prochaine élection présidentielle, et donne le sentiment que le pouvoir du président Pierre Nkurunziza s’est inscrit dans une logique de contrôle du paysage médiatique.
«Le départ de la BBC et la nomination d’un chef de milice accusé d’avoir commis avec son mouvement des pires exactions à la tête de la radiotélévision nationale confirment un verrouillage du paysage médiatique extrêmement inquiétant à un an de l’élection présidentielle » regrette Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.
Arnaud Houssou
7info.ci