Société

L’accès aux médicaments génériques discuté par les acteurs de la Santé

Mis à jour le 20 mai 2019
Publié le 17/05/2019 à 5:57

Le Programme d’Appui aux Stratégies mutualistes de Santé (PASS), a organisé la deuxième édition du « Café de la santé solidaire », ce vendredi 17 mai à l’immeuble CRRAE-UEMOA, à Abidjan Plateau. Les échanges se sont déroulés autour du thème, « Les médicaments génériques pour un meilleur accès aux soins ». Une cinquantaine de participants a pu s’informer sur la disponibilité et le processus de distribution de ces médicaments auprès des personnes ressources invitées.

« Le Café de la santé solidaire », espace d’échange et de partage entre décideurs du domaine de la santé, est à sa deuxième édition. L’équipe du PASS est la même, mais le thème a changé. Les responsables de cette structure d’Appui aux Stratégies mutualistes restent fidèles à leur ligne d’action. Il s’agit de susciter le débat, afin d’éclairer et surtout permettre aux acteurs du monde de la santé de nouer des contacts en vue de trouver des solutions idoines et pérennes aux problèmes du secteur.

Le Docteur Pascale Amien, Directrice Médicale de MCI Care Côte d’Ivoire, invitée comme personne ressource, est intervenue sur la place du médicament générique dans la gestion du risque maladie.

« Le taux de pénétration du générique en Côte d’Ivoire est à -15%, ce qui veut dire qu’il faut encore faire beaucoup d’effort afin que ce type de médicament soit mieux vulgarisé. Il faut faire en sorte que le malade ne soit pas obligé de choisir un médicament dans la liste qui lui a été prescrite par le médecin, par faute de moyens, prescrivant les médicaments génériques 30% moins chers que les princeps. Il est vrai que la marge bénéficiaire est plus faible avec ce type d’intrants pour les pharmaciens, mais la population gagne en coût », indique-t-elle.

Plusieurs représentants de mutuelles étaient présents à cette rencontre. Après le thème « Dossier médicalisé : quels enjeux technologiques et éthiques », débattu lors de la première édition du café de la santé solidaire, cap a été mis cette fois-ci sur les médicaments génériques, encore peu connus du grand public. Le coût abordable de ce type de traitement provoque parfois une réticence chez le malade, qui s’inquiète de l’efficacité du produit proposé.

Mais selon le Professeur Yapi Ange Désirée, Directeur Général de la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique (NPSP),  ces médicaments ont les mêmes compositions que les princeps. Reste à mettre en place un bon système de couverture maladie, pour une meilleure prise en charge des patients.

« Les médicaments génériques ont la même composition qualitative et quantitative que les princeps, plus connus. Ce sont des produits dont la bioéquivalence a été prouvé. On les appelle des copie-conformes ou copie-copies. C’est en 1994 que le médicament générique a fait son apparition en Côte d’Ivoire avec la dévaluation. C’est dire que l’objectif est de permettre aux ivoiriens de se soigner à moindre coût. Cependant certaines conceptions font croire que quand c’est moins cher, ce n’est pas forcément de bonne qualité alors que c’est faux. Pour briser cette méfiance autour du générique, il faut la mise en place d’un bon système d’assurance santé. La Couverture Maladie Universelle (CMU) est l’espoir des ivoiriens et nous espérons qu’elle permettra de réduire considérablement le coût des médicaments sur le terrain » souhaite-il.

Installé depuis 2014 à Abidjan, le Programme d’Appui aux Stratégies Mutualistes de Santé (PASS) est une assistance à maitrise d’ouvrage d’Expertise France, qui appuie les mutuelles et les pouvoirs publics de la zoné UEMOA, dans la mise en place des systèmes de couverture santé.

Eric Coulibaly

Poleafrique.info

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