Ce sont ses premières heures à son retour dans son pays la Côte d’Ivoire, et aussi ses premiers mots. Et pour le faire, Laurent Gbagbo a porté son choix sur son ancien quartier général de campagne de la présidentielle de 2010. Choix anodin ?
C’était le point final de l’itinéraire tracé pour son cortège. Dès sa sortie de l’aéroport de Port-Bouët, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a pris la direction du quartier Attoban de la Riviéra à Cocody. Il s’est précisément rendu à son ancien quartier général de campagne des élections présidentielles d’octobre et novembre 2010.
Plusieurs sens sont donnés à ce choix. Pour des observateurs, Laurent Gbagbo a opté pour ce cadre parce qu’étant un symbole d’unité de ses troupes. C’est aussi ce que partage Dr Eddie Guipié, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo au Nord de la Côte d’Ivoire.
« Je ne crois pas que le choix de cadre soit fortuit. Ce quartier général est un symbole de l’union ancienne qui était La mouvance présidentielle (LMP). Et qui réunissait plusieurs franges partisanes sans pour autant avoir la même idéologie. Je pense que c’est vis-à-vis de cela, qu’il faut privilégier le choix de ce cadre », analyse l’universitaire pour 7info qui l’a joint.
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La résidence d’Attoban est ce cadre où a été planifiée la stratégie électorale autour du candidat Laurent Gbagbo en 2010. Un scrutin qui a pris fin par une violente crise postélectorale. Le choix de cadre est-il une annonce de l’engagement très proche dans le jeu politique ? « Il faudra sûrement poser la question aux militants et cadres de la formation politique de Laurent Gbagbo. Mais je pense qu’il appartient à l’ex-président, de déterminer ce qu’il aura à faire par la suite après son retour. Quelle est l’option qu’il prendra ? Lui seul le dira », fait savoir Dr Eddie Guipié.
Pour ses premiers mots, Laurent Gbagbo qui n’a pas souhaité parler politique, a demandé que le temps lui soit donné d’abord pour « pleurer ses morts ».