« Dire à Bazoum qu’on va le réinstaller, on lui ment… Il faut un dialogue. Il faut trouver une solution pacifique à cette crise » au Niger, estime l’ex-président Laurent Gbagbo pour qui le coup d’État est consommé ».
L’ancien chef de l’Etat ivoirien qui était face à la presse à son Cabinet à Cocody à Abidjan, a pris le contre-pied de l’avis de son prédécesseur Alassane Ouattara sur la résolution de la crise au Niger.
Il a traduit son opposition à l’envoi des militaires au Niger par la CEDEAO. Laurent Gbagbo estime qu’il faut être réaliste sur la situation qui prévaut dans ce pays.
« Bazoum est renversé. Il faut se mettre en discussion pour qu’il soit libéré. Mais lui faire croire qu’on va le réinstaller, on lui ment. Le coup d’état est consommé », a fait savoir l’ex-dirigeant ivoirien.
L’intervention militaire de la CEDEAO au Niger fait l’objet d’une controverse. Si certains la trouvent nécessaire pour rétablir l’ordre constitutionnel et la démocratie au Niger, d’autres déconseillent l’option. Ce dernier groupe affirme qu’elle pourrait aggraver la situation au Niger et déclencher une instabilité prolongée.
Pour Laurent Gbagbo, la posture de la CEDEAO est à haut risque et n’est pas la meilleure voie de sortie de crise. L’ancien détenu de la Cour pénale internationale pense également que l’organisation sous-régionale ouest-africaine n’a pas d’autre mérite d’exister.
« La CEDEAO, il faut la remplacer, il faut la changer », a-t-il chargé estimant que l’organisation ne jouit pas d’une totale indépendance.
Tristan Sahi