C’est sûrement dans le but de compromettre la délivrance du passeport de son client qu’un casier judiciaire de condamnation à une peine de prison, a été présenté par le gouvernement, selon l’Avocat de Laurent Gbagbo, Me Habiba Touré. Dans son communiqué de presse, ce lundi 3 août 2020, la défense de Laurent Gbagbo s’étonne de l’existence de ce document qui présente une condamnation de son client.
« En effet, il a été remis un casier judiciaire à Michel Gbagbo qui, à notre fort étonnement, présente une condamnation qui serait intervenue le 29 octobre 2019 à l’encontre du Président Gbagbo, et pour laquelle il n’a pourtant reçu ni convocation, ni décision judiciaire », fait savoir Me Habiba Touré.
Selon elle, « ce document a été établi, au lendemain du Conseil des Ministres, c’est-à-dire le 30 juillet 2020, soit 2 jours après la demande de passeport ordinaire introduite par le Président Gbagbo, et cela dans la précipitation tant il est truffé d’erreurs », dénonce Me Habiba Touré.
Le mardi 28 juillet dernier, suite à des tentatives infructueuses de se faire délivrer un passeport diplomatique, comme le mentionne un communiqué de l’avocate de Laurent Gbagbo, l’ex-dirigeant ivoirien s’est lui-même rendu à l’ambassade de Côte d’Ivoire à Bruxelles pour demander l’établissement d’un passeport ordinaire et un laissez-passer. Des documents qui doivent lui permettre de rentrer en Côte d’Ivoire, après plus de huit ans de détention devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
« Jamais le Président Gbagbo n’a pensé qu’une simple demande de passeport, document auquel tout citoyen ivoirien a droit, aurait entraîné autant de réactions incompréhensibles et infondées, de la part des autorités ivoiriennes, et ce, par l’intermédiaire de la CEI et des autorités judiciaires. Cependant, quels que soient les désagréments qu’on lui cause, le Président Gbagbo entend rentrer chez lui, et se veut rassurant », indique Me Habiba Touré.
« Le Président Gbagbo tient à rappeler aux autorités ivoiriennes que son retour en Côte d’Ivoire, et l’exercice démocratique de son droit de vote s’inscrivent dans un esprit de réconciliation qui ne devrait pas les inquiéter » a-t-elle tenu à assurer.
Richard Yasseu