Les adversaires d’Affi N’guessan, ont décidé de ne pas répéter les erreurs de boycott qui les rendent improductifs sur l’échiquier politique national. Dans une déclaration à la presse ce mardi 26 mai, Tapé Kipré, entouré de certains de ses camarades irréductibles, a invité les pro-Gbagbo, qui jusque-là, récusent toute légitimité au pouvoir en place, à s’enrôler pour l’obtention de la carte nationale d’identité. Une reculade non moins symbolique de la nouvelle appréciation politique.
Ne dit-on pas que la politique est la saine appréciation des réalités du moment?
Un revirement de position qui surprend ! Cette formation politique depuis la perte du pouvoir en avril 2011, a opté pour le boycott de toutes les joutes électorales. Les caciques du parti fondé par l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo avaient décidé de ne participer à aucune élection tant que leur leader poursuivi par la justice internationale pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, ne rentrerait pas en Côte d’Ivoire. Or le temps passe et le « messie » du FPI ne rentre toujours pas, au grand dam de ses ouailles.
Le 18 août 2015, Koné Boubacar, porte-parole par intérim à l’époque dans un communiqué, mettait en garde tout militant du FPI qui tenterait de participer à la présidentielle de 2015.
« Le FPI s’opposera par les moyens légaux à l’organisation et à la tenue de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire » avait-il menacé en vain. Contre vents et marées, la présidentielle a eu lieu. Alassane Ouattara l’a remporté tranquillement et le ciel n’est pas tombé sur la tête des ivoiriens.
Alors que l’acquittement accordé à Laurent Gbagbo n’a rien changé à la situation interne au FPI, au pays, et au sort même du célèbre prisonnier de la Haye, Assoa Adou et ses camarades ont mis beaucoup d’eau dans leur vin et lancent l’opération « inondation ».
« Le FPI réaffirme sa volonté et son devoir de participer à toutes les élections à venir », a soutenu Tapé Kipré, président du Comité électoral ce mardi 26 mai.
Pour voir le maximum de partisans figurés sur la liste électorale, 200 délégations sillonneront toute la Côte d’Ivoire afin de convaincre leurs militants et sympathisants à qui ils expliquaient hier la nécessité du boycott de tout, tant que Ouattara est président de la République de Côte d’Ivoire.
Ce revirement de situation selon l’analyste politique, Dr Geoffroy-Julien Kouao, est une bonne initiative. Le Président Ouattara n’étant pas candidat, il estime que l’alternance politique est possible.
« La politique de la chaise vide a toujours été une erreur et le Fpi, dans ses composantes centrifuges, le sait bien. L’élection commence par la constitution du corps électoral, résultat du recensement électoral. Le ou les Fpi sont dans une bonne dynamique et surtout le parti de gauche a compris qu’avec la non candidature de M. Ouattara l’alternance n’est plus une simple hypothèse, elle est désormais à portée de main », entrevoit-il la nouvelle posture des partisans de Laurent Gbagbo.
En plaçant au tout premier rang de ses objectifs la reconquête du pouvoir perdu le 11 avril 2011, après une décennie d’isolement, le plus grand chantier pour cette formation politique est la lutte contre la démobilisation de ses militants et de ses sympathisants vis-à-vis des compétitions électorales.
Arnaud Houssou
7info.ci