Gracié jeudi avec 50 autres prisonniers par le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, l’ancien patron de la garde républicaine, le général Bruno Dogbo Blé, a reçu vendredi soir à son domicile abidjanais la visite de l’ex-Première dame Simone Gbagbo.
L’occasion pour le général Dogbo Blé de revenir sur certaines conditions de ses 13 années d’incarcération dont les dernières à l’école de gendarmerie d’Abidjan, où Simone Gbagbo, a été sa codétenue.
“Dans les autres prisons, il y a des voisins et on n’est pas seul. Mais à l’école de gendarmerie, vous êtes seul, tout seul. J’entendais la voix de maman (Ndlr : Simone Gbagbo) et je savais qu’elle allait bien mais je n’ai jamais pu la voir. Pendant deux années, je n’avais ni télévision, ni radio. C’est quand ma maman est arrivée qu’on m’a donné une télé’’, a-t-il raconté.
Selon lui, il n’y avait aucune ouverture en dehors de la petite porte, dans la pièce minuscule où il vivait enfermé.
“Je balayais, je lavais moi-même les toilettes et les draps’’, a-t-il ajouté.
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Arrêté en avril 2011, après la chute du pouvoir de l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo, le général Dogbo Blé, avait été jugé et condamné pour son implication dans multiples affaires, notamment les assassinats du Colonel Dosso, du général Robert Guei ou encore de l’industriel français Yves Lamblin.
Il recouvre la liberté après 13 années d’emprisonnement après que le président Alassane Ouattara a décidé jeudi d’accorder la grâce à 51 détenus civils et militaires condamnés pour des infractions en lien avec les crises postélectorales (2010-2011 et 2020) et pour atteinte à la sûreté de l’Etat.
Parmi les personnes concernées, outre le général Dogbo Blé, figure également Souleymane Kamaraté dit Soul To Soul, un proche de l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, lui-même en exil depuis cinq ans.
Serge Alain Koffi