Le Chef de l’Etat ivoirien l’a annoncé ce lundi 23 mars, au soir, lors de son allocution télévisée sur les antennes de la télévision nationale, de nouvelles mesures contre le coronavirus sont prises pour une enveloppe de près de 96 milliards FCFA. « Le budget du Plan de riposte contre le COVID-19 s’élève à 95 880 020 628 FCFA » précise le document de plan de riposte contre le coronavirus présenté par la Primature et dont 7info a pu se procurer copie.
« Depuis le premier cas de COVID 19 diagnostiqué le 11 mars 2020, nous estimons le taux d’attaque entre 10 à 50 cas pour 100 000 habitants. Trois hypothèses ont ainsi été analysées. Une hypothèse basse de 10 cas pour 100 000 habitants, une hypothèse moyenne de 30 cas pour 100 000 habitants et une hypothèse haute de 50 cas pour 100 000 habitants. Compte tenu du caractère spécifique du COVID-19, l’hypothèse d’une incidence cumulée attendue de 30 cas pour 100 000 habitants a été retenue. Ainsi, le pic épidémique pourrait être estimé à 8000 cas dont 1600 cas graves (20%) et 6400 formes légères (80%) en début du mois d’Avril 2020. Cette hypothèse est basée sur la condition sous-jacente du respect strict des mesures prises par le Gouvernement. Cela suppose la prise de mesures complémentaires de confinement forte dès le lundi 23 mars 2020. Un processus itératif pour l’évaluation et la mise à jour continuelle de la planification sera mis en place » recommande le document stratégique présenté par le Premier Ministre, Amadou Gon Coulibaly, aux partenaires techniques et financiers de la Côte d’Ivoire.
C’est donc pour éviter à la Côte d’Ivoire ce pic alarmant que le Président de la République a fait, pour la première fois, une adresse ce lundi 23 mars, au soir, à la nation, pour annoncer de nouvelles mesures de lutte contre la pandémie.
Alassane Ouattara, tout comme son homologue sénégalais, Macky Sall, entende juguler cette crise sanitaire de l’intérieur.
En attendant l’évaluation financière demandée par le Président de la République, des dispositions sont prises pour faire face à la pandémie qui a déjà touché 27 personnes en Côte d’Ivoire dont trois guéries. Une lueur d’espoir dans cette grisaille.
Dans ce document de 16 pages consulté par 7info, l’Etat ivoirien a pris chaque aspect en compte. « Dans le cas de la détection des cas suspects, le point des voyageurs ivoiriens ou non ivoiriens résidents permanents en provenance des pays ayant plus de 100 cas est de 1213 au 20 mars 2020. Ceux-ci sont susceptibles d’être des cas suspects et font l’objet de suivi à travers un auto-confinement à domicile » indique le document.
« Pour les examens au laboratoire, l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI) est le laboratoire de référence. Les prélèvements naso-pharyngés faits par l’Institut National d’Hygiène Publique chez les cas suspects sont acheminés à l’IPCI. En effet, l’ICPCI dispose de dix (10) appareils dédiés avec une capacité totale de quatre cent (400) échantillons toutes les six (6) heures. Cependant, l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire a besoin d’un appui important, pour faire face aux besoins découlant de la forte hausse de l’activité dans le contexte de la crise sanitaire » recommande le document stratégique produit par la Primature.
Sur la base de ce document, le gouvernement a pris des initiatives. « L’évolution de l’épidémie en Côte d’ivoire, invite donc le Gouvernement à prendre des dispositions particulières d’urgence, pour mieux faire face aux défis liés à une réponse efficace à la pandémie sanitaire à coronavirus COVID-19 » recommande le document.
Le gouvernement avance par hypothèses pour une prise en compte des différents scénarios. « L’évolution actuelle de la maladie à coronavirus (COVID-19) en Côte d’Ivoire permet d’émettre les hypothèses suivantes : (i) Première hypothèse basée sur un risque faible, (ii) Deuxième hypothèse basée sur un risque élevé. L’hypothèse avec un risque faible et immédiat est caractérisée par une propagation lente de la maladie COVID-19 marquée par des cas importés de COVID-19 avec arrêt de la transmission grâce au respect par la population des mesures gouvernementales » analyse le document boussole.
« L’hypothèse avec un risque élevé serait caractérisée par une propagation rapide de la maladie COVID-19 par le non-respect par la population des mesures gouvernementales avec apparition de cas » prescrit le document.
« Les personnes qui ont eu un contact avec les cas confirmés de Covid-19 sont identifiées et font l’objet d’un suivi médical pendant quatorze jours. Ce suivi consiste en une prise biquotidienne de la température associée à la recherche de signes respiratoires pour chaque contact identifié. Les contacts sont classés selon le niveau de risque (haut risque, risque élevé, risques modéré et faible) en fonction du type et de la fréquence des contacts avec le malade. Les contacts à haut risque notamment les membres de la famille, l’entourage immédiat, le personnel de santé sont mis en quarantaine dans un site dédié et sont suivis activement par le personnel de santé pendant 14 jours » rassure le Gouvernement dans ce document stratégique.
Et de donner quelques indications sur le développement du coronavirus. « En cas d’apparition de fièvre ou toux, ou difficultés respiratoires chez un contact, un prélèvement naso-pharyngé est réalisé immédiatement et acheminé aux laboratoires pour analyse » fait-on savoir.
Le document présenté fait état de « Quinze (15) sites identifiés sur l’étendue du territoire national à savoir Abidjan, Abengourou, Bouaké, Korhogo, Man, Yamoussoukro, Daloa, Bouna, Odienné pour la prise en charge des malades atteints de COVID-19. Ces sites seront aménagés à l’aide de matériaux préfabriqués pour une capacité totale de 500 lits pour une prise en charge graduelle des 1575 cas graves estimés » rassure le gouvernement.
Dans son plan stratégique de combat, l’Etat ivoirien a mis en place « La surveillance des points d’entrées (aéroports, voies fluviales et routières) et d’autres mesures ont été mises en place. »
« Garantir l’acquisition de stocks d’équipements de protection individuelle, de masques et gants pour les intervenants de la chaîne et les patients ; Acquisition de solutions hydro-alcooliques, de produits d’hygiène ; Prendre des mesures pour éviter la flambée des prix des équipements et produits dans le cadre de la lutte contre la pandémie du COVID-19 ; Renforcer de l’éducation sanitaire et de la communication visant les groupes à risque élevé (personnes âgées, comorbidités) et renforcer des mécanismes d’échanges avec les pays touchés pour le partage des données épidémiologiques et virologiques de même que les informations relatives à la lutte contre l’infection » sont les autres actions menées pour prémunir le personnel de santé et la population contre ce mal.
Le Président Alassane Ouattara l’a encore réitéré ce lundi soir, « Freiner/contenir la propagation des fausses informations (infox) » figure au tableau de bord de la lutte contre la maladie. Le ministre de la Justice et des droits de l’Homme, Sansan Kambilé devrait veiller avec ses services à relever ces manipulations de l’information dans un but inavoué pour en punir les auteurs suivant les textes légaux et pénaux en vigueur.
La Côte d’Ivoire, quoiqu’attaquée par le Covid-19, n’est pas mal lotie au regard des statistiques en France, aux Etats-Unis d’Amérique ou en Italie. Avec pour l’heure 27 cas confirmés, le gouvernement avec à sa tête Dr Alassane Ouattara, entend préserver la santé des ivoiriens. Et ce ne sont pas les élucubrations de jeunes têtes fêlées derrière des claviers qui les détourneront de cet objectif de salut public.
Adam’s Régis SOUAGA
7info.ci