Il est 8 heures 30 minutes quand nous arrivons à Danané après un voyage périlleux avec des transporteurs abonnés à l’incivisme. Le surnombre, est la règle, loin de la mesure d’éloignement d’un mètre arrêtée par le conseil national de sécurité. À la mairie, le premier magistrat, Dr Ouattara Lacina nous reçoit ; avec lui son cabinet. Des stratégies sont peaufinées pour sensibiliser et éviter que la maladie arrive à Danané.
Il est prévu un maillage du territoire communal avec l’accent mis sur les lieux de rencontre massive, tel que le marché qui draine des milliers de personnes chaque jeudi.
<<25 points d’eau sont installés et des jeunes, dans les marchés avec des gels hydro alcooliques pour la prévention. Cette opération s’étendra aux villages communaux progressivement>>, annonce le chef de cabinet du maire, Domy Bernardin.
Après le cabinet, le maire reçoit les responsables de femmes et de jeunes pour les mettre en mission et leur faire savoir que l’heure est grave.
<<J’ai mis fin à toutes les rencontres politiques à Abidjan pour venir à ma base parce que j’estime que ce qui se passe est grave. Danané, n’est pas n’importe quelle ville. Danané, c’est une ville qui est adossée à deux pays. Nous savons que l’État de Côte d’Ivoire a décidé de procéder à la fermeture des frontières. Mais, nous ne sommes pas sans savoir que nos frontières sont poreuses. Nous voulons qu’ensemble, nous prenons les précautions afin que les mesures gouvernementales soient vulgarisées et respectées pour ne pas que Danané soit la porte d’entrée de cette maladie>>, indique Dr Ouattara Lacina.
Poursuivant, le maire a pris la résolution de sévir pour l’intérêt de la population. <<Je préfère qu’on me traite de méchant dans ma rigueur que d’être gentil et se retrouver avec des habitants en moins avec la maladie après. Il y a des jeunes conducteurs de taxi motos qui cherchent des clients pour N’zérékoré, en Guinée, jusqu’à présent. Nous sommes au courant mais que les gens sachent que nous serons très intransigeants. Si on ferme les écoles, les universités, ce ne sont pas les mariages qu’on ne peut pas arrêter. Les églises et mosquées ont fermé. Il faut mettre fin à toutes ces pratiques qui risquent de nous coûter très cher demain. Si un seul cas est décelé ici, ce sont des centaines d’autres cas qui seront signalés. Il faut prendre conscience, car l’heure est grave>> reconnaît-il, condamnant ces pratiques inciviques.
Les jeunes et les femmes ont pris la résolution de se promener partout dans la ville pour inviter les populations à plus de responsabilité et de civisme pour éviter le pire à la Côte d’Ivoire. Après la réunion, nous mettons le cap sur les maquis et restaurants. Tout est fermé. <<C’est dur hein. Le gouvernement a parlé et nous voyons aussi ce qui se passe en Italie et partout ailleurs. Si nous ne respectons pas les consignes, c’est nous qui allons en pâtir. Les maquis ont fermé. Les bars et même les lieux de restauration sont fermés. C’est dur pour nous les célibataires mais, il faut s’y faire pour éviter la maladie>>, estime un jeune fonctionnaire en service à Danané.
Olivier Dan Correspondant Ouest
7info.ci