Vincent Toh Bi n’entend pas demeurer sans réaction face à la montée de la dengue qui provoque des morts à Abidjan.
164 cas ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie de la Dengue en Côte d’Ivoire. Parmi ces malades, 2 ont perdu la vie. C’est le constat alarmant fait par les autorités sanitaires au cours d’une rencontre organisée par le Préfet d’Abidjan Vincent Toh Bi Irié, à la mairie de Cocody, ce mardi 11 juin. Selon ce dernier, la situation mérite d’être traitée avec urgence.
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C’est après avoir reçu les 13 maires du District d’Abidjan, que le Préfet Vincent Toh Bi Irié, a décidé de rencontrer les chefs de communauté et guides religieux à la mairie de Cocody, ce mardi après-midi. Le sujet est le même. Sensibiliser et informer la population sur la Dengue, une maladie qui se transmet par des moustiques et qui a déjà fait plusieurs victimes dans la capitale économique ivoirienne. Sans traitement spécifique à la maladie, le mot d’ordre est d’éviter les gîtes larvaires, nids du moustique tigre ou encore zébré, responsable de la Dengue.
Le Préfet d’Abidjan soutient qu’ « Il y a urgence à Abidjan, mais surtout à Cocody. La Dengue est une maladie compliquée. Nous avons eu plus de 160 cas dans le District d’Abidjan et pour l’une des rares fois, la commune de Cocody, enregistre 53,7% des cas. Le moustique de la Dengue se reproduit toute la vie. Il est pire que le paludisme et il n’est pas normal qu’une commune comme Cocody, soit la plus touchée car cette maladie est le fait d’une certaine hygiène. La Côte d’Ivoire a su gérer Ebola, sans qu’il n’y ait un seul cas. Mais la Dengue, c’est une autre affaire. Voilà pourquoi le temps presse et Cocody doit donner l’exemple aux autres communes en termes d’hygiène de vie » s’est adressé Vincent Toh Bi Irié, aux chefs de communauté et guides religieux.
Une présentation de la maladie a été faite par Dr Fofana, à l’assistance, en présence du Directeur de l’Institut National d’Hygiène Publique (INHP), Bénié Bi Vroh. Selon l’expert, « le moustique responsable de la Dengue, n’est pas le même que celui responsable du paludisme. Il provient des eaux usées et des gîtes larvaires qu’on trouve facilement dans nos domiciles. Il s’agit des récipients de stockage d’eau, des récipients abandonnés, des pneus usagés, des objets de décoration et autres. Il faut donc vider tous les récipients susceptibles de contenir de l’eau usée car ce sont des gîtes larvaires, véritables nids du moustique hématophage, responsable de la Dengue » a-t-il soutenu.
La Dengue peut être traitée en cas de prise en charge rapide du malade. Un traitement spécifique n’existe pas, mais les symptômes peuvent être traités au fur et à mesure jusqu’à la stabilisation totale voire la guérison du patient. Selon les responsables de l’hygiène publique, de simples gestes permettent de l’éviter.
« Je suis heureux que cette sensibilisation démarre dans ma commune. On ne fait que me le répéter sans cesse, Cocody est une belle cité mais les habitants ne sont pas très réceptifs en matière de règles d’hygiène. Nous allons sensibiliser mais aussi prendre des sanctions, si possible. Les règles d’hygiène doivent être respectées et je veillerai à cela » a assuré le maire de la commune de Cocody, Jean Marc Yacé.
Du 1er au 10 juin, 36 cités ou sous quartiers dans la commune de Cocody, ont reçu la visite des experts de l’Institut National d’Hygiène Publique (INHP). 5385 gîtes ont été répertoriés et 2217 pneus usagés découverts non loin des habitations. L’heure est à la riposte pour freiner la dengue.
Éric Coulibaly
7info