Vu les conditions dans lesquelles il est arrivé au pouvoir, Abdelmadjid Tebboune se devait de poser un acte fort à l’endroit du peuple algérien. Et c’est chose faite depuis le début de ce mois. Le président a décidé d’offrir la grâce présidentielle à plusieurs détenus condamnés pour délits mineurs ou dont le reliquat de peine n’excède pas 18 mois. Ils sont 9765 à avoir quitté les prisons algériennes.

La vague de libération successive a surpris plus d’un. Mais le Président Algérien, élu dans des conditions difficiles avait promis tendre la main à la rue. Il avait annoncé une modification de la constitution afin que soient prises en compte toutes les aspirations du peuple dans le sens du renforcement du tissu social. Pourtant vu comme sous fifre de l’ancien président venu pour pérenniser un système dénoncé par les manifestants, Tebboune veut prouver le contraire et cette main tendue à la rue, témoigne de sa bonne foi et annonce une année 2020 paisible pour le nouveau locataire du palais présidentiel d’Alger.

Il y a d’abord eu un premier groupe libéré le 4 février dernier. 3471 personnes ont retrouvé leur liberté. Deux jours plus tard, soit ce 6 février, 6300 autres ont été autorisés à humer l’air frais de la capitale algérienne. Ils avaient des reliquats de peine inférieurs à 18 mois. Selon la Présidence de la République, 9765 personnes ont été graciées par Abdelmadjid Tebboune. Les personnes poursuivies pour terrorisme, viol sur mineurs ou autres crimes graves ne sont pas touchés par le décret du Président.

De même, les 142 personnes poursuivies dans le cadre du Hirak (principal mouvement de contestation dans le pays) et encore en détention provisoire recensées par le CNLD, ne sont pas touchées par le décret.

Eric Coulibaly

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