Le sabre d’El Hadj Omar Tall, ce guerrier religieux vaincu par les français en 1893, retourne au Sénégal. C’est par cet acte que la France tient sa promesse de restituer toutes les œuvres d’art confisquées depuis la colonisation, aux pays africains. Si certains sont prêts à les accueillir et les conserver, d’autres comme la Côte d’Ivoire, reconnaissent ne pas en avoir les moyens.
L’annonce a été faite le 28 novembre dernier lorsque le Président français Emmanuel Macron recevait le rapport complet des œuvres d’art d’origines africaines encore conservées dans les musées de la métropole. La France a décidé de les restituer aux pays spoliés depuis la colonisation. Une promesse qui se matérialise avec la remise ce dimanche de la lame et du fourreau d’El Hadj Omar, un guerrier religieux, farouche résistant à la colonisation.
C’est le colonel Louis Archinard, qui l’avait ramené en France après avoir mené une campagne contre le fils du combattant en 1894. Les autorités sénégalaises se sont félicitées de cet acte de portée historique. Cependant, si la Teranga s’est donné les moyens de recevoir l’objet mythique, disparu depuis le 19e siècle, ce n’est pas le cas de la Côte d’Ivoire.
Interrogée sur la question par 7info.ci, la Directrice du Musée des Civilisations de Côte d’Ivoire, Sylvie Memel Kassi, avait reconnu que le pays ne réunissait pas toutes les conditions pour conserver ces objets.
« Pour l’heure, nous voulons que ces objets restent là-bas. Ici, les conditions ne sont pas encore tout à fait réunies, mais nous nous attelons à le faire. Il faut être prêt à trois niveaux : juridique, institutionnel et technique. Juridiquement, la loi est en actualisation par rapport à la question des restitutions. Au niveau institutionnel, le gouvernement a annoncé la construction d’un nouveau musée des civilisations, beaucoup plus grand que celui-ci. Ce dernier sera à la pointe des normes de conservation et de sécurisation. Au niveau technique, nous avons besoin de nous équiper, de nous armer. Toutes ces choses sont en train d’être pensées » avait-elle déclaré.
Même si pour l’heure le sabre d’El Hadj Omar Tall a été remis pour un bail de 5 ans en attendant un vote des députés français sur la restitution définitive des œuvres d’art à l’Afrique, il n’en demeure pas moins que l’acte restera gravé dans les esprits.
Eric Coulibaly
7info.ci