<< Ceux qui vous parleront ne savent pas, et Ceux qui savent ne vous parleront pas >>, avaient dit les Maîtres du PORO au grand Professeur Niangoran BOUAH qui voulait écrire sur cette école de la vie en Pays Sénoufo.
Comme pour dire que ceux qui bavardent et animent les réseaux sociaux ne sont pas toujours ceux qui savent. Le silence est une arme, farouche mais déstabilisante. Ne pas parler, ou se taire n’est aucunement un signe de faiblesse mais bien le signe de la maturité, de la maîtrise de soi et la preuve d’une Sagesse certaine.
Depuis la mi-décembre dernière, on lit de tout sur les réseaux sociaux. Des écrits guidés pour la plupart par l’émotion, l’émotivité, le sensuel, l’immédiateté qui caractérise selon Jean Paul Sartre, « le Nègre de service ».
Car, justement, dans le mélodrame politique ivoirien, il y a les Maîtres du Destin national, qui savent mais qui n’ouvriront jamais la bouche pour s’exprimer : quelquefois, juste un soupir et un sourire en coin.
Les troubadours de la scène, eux, ne sont que ceux qui ont pris part à un épisode du long feuilleton historique en cours. Il leur a été permis de voir ce qu’on a bien voulu leur montrer. Ou ce à quoi ils ont pu prendre part. Cela ne fait pas d’eux des sachant.
Malheureusement, ils sont, dans les états-majors politiques, les plus nombreux. Ils s’estiment les détenteurs d’une Vérité qu’ils ne sauront Jamais. Injures, invectives, manque de respect, diffamation sont servis à tout vent et sont devenus l’eau à boire à portée de main de la première tête fêlée.
Les idiots utiles occupent les places publiques et se livrent la guerre des mots, à être, chacun, celui qui aura la capacité d’insuffler plus de peur aux Ivoiriens qui ont le rétroviseur en mains pour voir la crise postélectorale de 2010-2011 qu’ils ne veulent plus revivre.
Un homme, par son silence, renforce son armure car l’illusion d’optique est une donne en politique. L’abstrait est le mode de fonctionnement des politiciens qui sont, bien souvent, adeptes du sacrifice suprême des proches pour atteindre le Graal.
Se taire sauve des calamités. Car la langue, non maîtrisée, perd son propriétaire qui en aura trop dit avant de s’en rendre compte. Pour le bonheur des croque-morts qui se délectent d’avance du sang qui s’écoulera.
L’orgueil du tapis rouge est devenu une maladie qui attaque la classe politique ivoirienne. Un véritable syndrome qui fait courir dans le désordre même les bouffons. Oubliant la maxime spirituelle qui indique que l’humilité précède la gloire.
En ce début d’année 2020, il importe aux ivoiriens d’être moins orgueilleux afin que Dieu élève ce pays que nous croyons le plus béni du monde. Il a fallu huit ans de crise pour nous ramener, peut-être, sur terre. Mais, les plaies sont encore béantes, purulentes et ouvertes. Les cœurs, toujours fermés à la Paix, à la tolérance. La vengeance, encore tenace.
Les ivoiriens attendent de la classe politique ivoirienne qu’elle se soucie d’eux. Pour l’heure, cette dernière est empêtrée dans son Orgueil, oubliant que c’est le Peuple qui décide. Les idiots utiles qui pullulent sur la place publique, s’érigeant en donneurs de leçons juste pour leurs ventres, ne vivent pas la réalité quotidienne de nombreux ivoiriens. Ceux, dont le maigre salaire doit nourrir deux à trois familles. Ces derniers, pour au moins sauvegarder la maigre pitance, prient pour la paix afin que des investisseurs viennent créer des emplois pour leurs enfants, diplômés, devenus de solides squatters de maison ou gérants de cabine avec BAC+X.
Il urge pour la classe politique ivoirienne d’éduquer les sofas qui glaives à la bouche, ne cherchent qu’à ruiner les minces espoirs qui nous restent. Sur ce chemin ardu de l’émergence derrière laquelle chacun court à en perdre haleine.
Adam’s Régis SOUAGA
7info