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Législatives 2021, Affi N’Guessan: « ne pas aller, c’est renforcer le pouvoir des dirigeants » 

Mis à jour le 15 janvier 2021
Publié le 15/01/2021 à 3:48 , , ,

Pourquoi l’opposition politique affiche sa volonté de prendre part aux prochaines élections législatives ? Pascal Affi N’Guessan le président du Front populaire ivoirien (FPI) a donné une justification à cette décision.

L’opposition politique ivoirienne participera aux élections législatives 2021. Un choix qui prend le contre-pied du boycott observé quelques mois plus tôt dans le cadre de l’élection présidentielle et du mot d’ordre de la désobéissance civile. Mais pour Pascal Affi N’Guessan, cette participation aux joutes électorales à venir a un sens.

« On change un pays par l’action politique. Si on décide de ne pas aller aux élections législatives alors il faut entrer à nouveau dans la désobéissance civile. Il ne faudrait pas s’assoir à la maison pour voir les autres, aller. En ce moment ton refus a un sens. Si tu ne veux pas aller parce que telle ou telles conditions n’a pas été réunie, tu te bats pour que cette condition soit réunie. C’est parce qu’on a dit qu’on ne va pas à  l’élection présidentielle qu’on a dit désobéissance civile », a-t-il justifié alors qu’il recevait la chefferie d’Anono, un village Acthan d’Abidjan.

Alors que le scrutin présidentiel du 31 octobre 2020 dernier approchait, l’opposition ivoirienne affichait son refus de reconnaître le processus devant conduire à cette élection. Les partis membres de l’opposition dont le FPI, dénonçaient un parti-pris de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel, ainsi que la validation de la candidature du président sortant Alassane Ouattara qualifiée d’inconstitutionnelle. Un mot d’ordre de désobéissance civile avait été lancé dans la foulée pour exiger une réorganisation du scrutin. Cette opposition dont le dossier de candidature de certains membres a été validé (Affi N’Guessan et Henri Konan Bédié) a également opté pour un boycott et plus tard l’annonce de la mise en place d’un gouvernement de transition. Décision qui a coûté l’arrestation de certains leaders et des poursuites contre d’autres pour sédition.

« Ces genres de combats sont des combats de longues haleines. Et les résultats ne se limitent pas à une confrontation. Il faut gérer ses ambitions dans le temps », explique Affi n’Guessan.

Pour l’ex-Premier ministre, si l’opposition ivoirienne avait la majorité des élus à la précédente l’Assemblée nationale, la donne politique serait différente. « Il (le pouvoir) n’aurait pas pu se donner une Constitution sur mesure. Et certainement que la crise du 3ème Mandat ne se serait pas posée », dit-il.

« C’est donc un défi important, les élections législatives. Si nous ne sommes pas présents à l’Assemblée nationale, cela donnera l’occasion à l’exécutif de bien s’assoir. Ils sont là parce qu’ils contrôlent l’exécutif. Il ne faut pas renforcer leur force. Il faut donc qu’on se lance dans ce combat », insiste Affi N’Guessan.

Richard Yasseu

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