C’est décidé. L’opposition politique ivoirienne prendra part aux élections législatives prévues début mars 2021. Réunie dans la matinée de ce jeudi 7 janvier au siège du PDCI-RDA, elle invite ses militants et sympathisants à la mobilisation pour une participation massive.
L’enjeu est différent et il s’agit de s’assurer la majorité absolue à l’Assemblée nationale. C’est ainsi que la coalition des plateformes des partis politiques de l’opposition de Côte d’Ivoire justifie sa participation aux élections législatives prochaines dans le pays. Réunie ce jeudi 7 janvier, EDS, CDRP, FPI/AFD et les partis politiques URD et LIDER ont lancé un appel à la mobilisation de leurs militants et sympathisants.
Cette décision d’aller à ces élections intervient quelques mois après une crise politique entre le pouvoir et l’opposition née de l’élection présidentielle. Pendant longtemps, l’opposition a contesté le processus électoral qui a conduit à la tenue du scrutin du 31 octobre 2020. Un appel à la désobéissance civile et un boycott ont même été lancés. Et ont occasionné 85 morts selon le bilan officiel. La coalition de l’opposition qui ne reconnaît pas les résultats du scrutin qui a vu la réélection du président Alassane Ouattara a même annoncé la mise en place d’un gouvernement parallèle de transition. Toute chose qui a valu l’arrestation et des poursuites judiciaires contre certains responsables de l’opposition.
Gnamien Konan, l’ex-président de l’UPCI et aujourd’hui leader de la Nouvelle Côte d’Ivoire, l’enjeu n’est pas le même. « Nombreux sont les Ivoiriens qui se demandent, ce qui a changé. Pourquoi l’opposition va aux législatives alors qu’on a boycotté l’élection présidentielle ? Je voudrais dire aux ivoiriens que rien n’a changé, l’opposition n’a pas changé. Nous continuons de ne pas reconnaître l’élection présidentielle qui s’est déroulée et le résultat. Cependant, il s’agit de deux pouvoirs bien différents, séparés et indépendants au terme de notre Constitution. Et les élections législatives sont des élections locales. Et c’est ce à quoi l’opposition tient le plus, c’est l’octroi des Procès-verbaux issus des bureaux de vote. Nous ne pouvons pas concéder tous les pouvoirs au RHDP. Ce sont des pouvoirs séparés et nous avons les moyens de le prendre car nous sommes majoritaires et nous allons le démontrer. Nous avons ce devoir de prouver au plan national comme international que le RHDP sans la force est un pouvoir minoritaire », explique-t-il.
Pour ce qui est de la procédure à suivre sur le terrain, il ajoute qu’il y aura un seul candidat par circonscription pour le compte de l’opposition. « (…) La seule façon de rendre hommage à tous ceux qui sont tombés, c’est de remporter ces élections législatives. C’est aussi un impératif, pour tous nos exilés, ceux qui sont en prison. Nous avons le droit de relever ce défi et nous allons le relever. Il n’aura pas officiellement un candidat de la coalition de l’opposition que le président Henri Konan Bédié préside contre un autre candidat. Il y’aura un seul candidat par siège pour le compte de l’opposition. On sera ensemble, quel que soit le candidat choisi, on sera tous derrière lui. Si vous voyez un indépendant quelque part, c’est qu’il n’est pas de l’opposition. C’est un faux indépendant envoyé par le RHDP pour faire diversion. Pour nous tous les candidats indépendants sont RHDP. Il n’y aura pas d’indépendant chez nous ! », soutient Gnamien Konan.
Les élections législatives sont prévues le 6 mars prochain.
Richard Yasseu
7info.ci