Pourra-t-il être candidat à sa propre succession ? La question se pose pour Mabri Toikeusse, le député sortant de la circonscription de Zouan-Hounien actuellement recherché par les autorités judiciaires de Côte d’Ivoire.
La date butoir du dépôt des candidatures est fixée au 20 janvier 2021 indique le calendrier de la Commission électorale indépendante (CEI). Déjà, pour ce rendez-vous, les aspirants à devenir député se bousculent. Dans les partis politiques, les candidatures s’enregistrent dans l’optique d’une validation interne avant la remise des dossiers retenus à l’organe chargé des élections dans le pays.
Mais ce désir d’être élu pourrait ne pas se réaliser pour tous. Notamment pour Mabri Toikeusse le député de Zouan-Hounien (région du Tonkpi dans l’Ouest ivoirien). Le président de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), autrefois allié du parti au pouvoir, a maille à partir avec les autorités ivoiriennes. Dans l’opposition depuis mars 2019, puis candidat dont le dossier a été rejeté à la présidentielle d’octobre 2020, Mabri Toikeusse s’était fait porte-parole du défunt Conseil national de transition (CNT) dont la mise en place a été annoncée par l’opposition politique qui ne reconnaît pas la réélection du président ivoirien Alassane Ouattara. Une prise de position qui lui a valu des démêlées avec la justice de son pays. Les autorités l’accusant de complot contre l’Etat et sédition.
Sa résidence mise sous blocus par la suite pendant des semaines, comme ce fut le cas pour certains responsables politiques de l’opposition, Mabri Toikeusse est annoncé dans diverses localités. Ghana, Paris…, aucune nouvelle exacte de sa situation géographique ne filtre en dehors des publications sur sa page Facebook.
Alors que la fin du dépôt des dossiers de candidature aux législatives 2021 approche, et au vu de la situation judiciaire du leader de l’UDPCI, sa candidature est-elle possible, au-delà, sa formation politique entend-elle prendre part à ce scrutin ? Dans le parti fondé par feu le général Robert Guéi, l’on estime avoir toutes les cartes en main. « La décision d’une participation ou non aux législatives n’est pas encore prise au niveau de notre parti. Mais il faut que l’opinion nationale et internationale sache que cette décision sera connue de tous. Il faut aussi savoir que si l’UDPCI entend aller aux législatives rien ne l’en empêchera y compris notre président Mabri Toikeusse. Nous avons toutes les cartes en main », a fait savoir sous le couvert de l’anonymat un leader des jeunes de ce parti, joint par 7info.ci.
Le scrutin législatif est annoncé pour le 6 mars 2021.
Richard Yasseu
7info.ci