Le contrat d’objectifs et de performance (COP) est un nouveau mécanisme d’atteinte de résultats pour les apprenants inscrits dans les ordres d’enseignement en Côte d’Ivoire, de l’enseignement général à l’enseignement technique et professionnel.
Avant sa vulgarisation, une phase pilote qui elle-même nécessite un consensus de tous les acteurs de l’école a conduit à une journée d’échanges ce mercredi 24 juillet, au centre national du matériel scientifique (CNMS), à Abidjan Cocody.
Autour du Directeur de cabinet Adjoint, Koné Raoul, représentant le ministre Kandia Camara Kamissoko, les inspecteurs de l’enseignement préscolaire et primaire (IEPP), les DRENETFP, des directeurs de CAFOP et des représentants des syndicats du secteur Education-Formation.
« En cette année scolaire 2018-2019, le Ministère entame l’implantation d’une approche améliorée de la gouvernance scolaire basée sur la contractualisation. En effet, pour un pilotage efficace et efficient du système éducatif, il va être institué en son sein, le contrat d’Objectifs et de performance » indique le document cadre de cette journée d’échanges.
Plus d’une centaine de participants vont croiser le regard et les analyses de fond sur ce projet soutenu par l’UNICEF et l’UE et qui vise à une adéquation école-monde professionnel. La « gestion axée sur les résultats » pour une amélioration des résultats des apprenants passe selon l’IGEN, Coordonnateur de l’Inspection Générale, Kourouma Ibrahima, par « la responsabilisation des acteurs pour une efficacité et une efficience du système éducatif » devant aboutir à « une autonomie de gestion » de tous les responsables en charge de l’école, du Cabinet au directeur d’école au plan local.
La rencontre de ce jour s’inscrit dans « une logique participative et inclusive par l’implication de huit directions » du ministère et des partenaires sociaux.
« Comment responsabiliser les différents acteurs, améliorer le pilotage du système, ses performances, optimiser l’organisation et les ressources ? », « le processus d’implantation » et « nouvelle gouvernance dans les établissements de formation professionnelle » sont les trois présentations faites sur le projet qui durera dans sa phase pilote, de 2019 à 2022, année de sa « généralisation ».
Le contrat d’Objectifs et de performance est « un processus d’entente interne et un service déconcentré jusqu’au niveau local » a soutenu l’IGEN Koné Youssouf avec pour objectifs spécifiques de « renforcer la responsabilité, l’imputabilité et la réédition de comptes », « améliorer le suivi-évaluation » et la « réussite des élèves ».
Pour la mise en œuvre, il faudrait « la réduction voire la suppression des mouvements de personnel pendant la durée du contrat, l’allocation budgétaire, l’inscription et les mouvements d’élèves à temps, les dotations des élèves en kits » avant la rentrée des classes.
« La contractualisation implique la concertation », emmène les acteurs à la réflexion dans les actions et aux contributions de chacun, a-t-il recommandé.
Le processus d’implantation avec un début, cette rentrée scolaire 2019-2020, concernera selon l’Inspecteur d’enseignement secondaire, Raphaël Zinsou, 14 DREN, 10 CAFOP, 61 établissements du secondaire, 7 établissements publics et 6 privés, 42 IEPP soit trois par DREN, 210 écoles préscolaires et primaires, trois lycées techniques qui serviront à l’expérimentation de la politique de « substitution d’une logique de résultats à la logique de moyens. »
Fofié Koffi a eu la tâche de présenter l’état des lieux de l’enseignement technique et de la formation professionnelle avec pour indicateurs « l’inadéquation du cadre juridique, l’obsolescence du matériel » parmi les faiblesses du système. La « correction des faiblesses » selon Fofié Koffi passe par le contrat d’objectifs et de performance, qui a-t-il soutenu, constitue un enjeu pour faciliter l’appui de l’Union Européenne. Entre la mise en place des comités de gestion et le taux d’insertion des apprenants, l’institution de coopération européenne entend faire de cet ordre d’enseignement, un levier de l’insertion professionnelle des apprenants avec un modèle axé sur le résultat par le recrutement des formés par le secteur privé.
Fidèle Zougoué alias le Che, premier secrétaire général adjoint de la CODECI (Coalition pour la dignité des enseignants de Côte d’Ivoire) estime qu’il y « aura maintenant une nouvelle gouvernance au niveau de l’enseignement, c’est-à-dire que nos élèves qui entrent dans le système scolaire doivent être suivis de sorte qu’à la sortie de l’école, le monde du travail puisse les récupérer » soutient le syndicaliste.
« Pour la mise en œuvre, je pense que nous, syndicalistes, avons notre mot à dire parce qu’il y a un élément. Actuellement, nous sommes dans la phase expérimentale. Si nous sommes impliqués, on peut apporter des éléments nouveaux par rapport à la réflexion apportée parce que nous sommes en même temps avec les apprenants et en même temps en contact avec la hiérarchie donc quand on retournera et qu’on fera nos réunions au niveau de nos syndicats, on pourra trouver des idées nouvelles pour compléter ce qui est en train de venir » a assuré Fidèle Zougoué.
Koffi Daniel alias Kroutchev, Secrétaire général national de la Coordination nationale des inspecteurs du secteur éducation formation de Côte d’Ivoire indique que « Nous avons assisté à un travail très élaboré dans tous les secteurs de l’éducation nationale et, ce sont des initiatives à saluer. Nous voudrions bien que quand ces initiatives sont prises qu’on aille jusqu’au bout. On va élaborer des documents, il faut qu’on les applique. Je le dis parce qu’il y a eu ce qu’on appelle le référentiel des métiers de l’administration scolaire. On a élaboré ce document mais son application piétine. Il ne sert à rien d’assister à l’élaboration de document et au moment de l’application, il y a problème. Je voudrais aussi insister sur le fait qu’on ne prend pas en compte l’encadrement or, l’encadrement est au commencement et la fin de tout système » relève-t-il.
« Je voudrais insister sur l’encadrement des formateurs. Ici on ne sent pas véritablement la prise en compte de l’encadrement des formateurs et nous allons le relever dans les discussions » a-t-il insisté.
Adam’s Régis SOUAGA