Le fichier électoral guinéen compte 2 438 992 électeurs inscrits sans pièces justificatives. La révélation a été faite par des experts de la CEDEAO. 

Pour une fois, la rue de Conakry a dit vrai. Dans la capitale guinéenne, où l’art de distiller la rumeur est plus vieux que les « Fake News », l’idée que le Président Alpha Condé veut utiliser tous les moyens pour se faire réélire pour une troisième mandat s’est confirmée.

10 jours d’audit auront suffi à un cabinet de trois experts de la CEDEAO (Communiqué Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) pour découvrir que plus de 2,4 millions d’électeurs douteux figurent sur la liste électorale. Ces 2,4 millions de personnes sont sur le fichier électoral sans pièces justificatives, ce qui est anormal.

Les trois experts mandatés par la CEDEAO ont donc adressé un courrier au président de la CENI (Commission nationale électorale indépendante) dans lequel ils relèvent que « La mission recommande vivement le retrait des 2 438 992 électeurs inscrits sans pièces justificatives ».

Toujours selon l’audit sur les 11,6 millions de personnes inscrites sur la liste électorale, 3,5 millions « doublons » sont révélés, 164 000 décès et près de 59 000 mineurs des anomalies qui ont amené les autorités guinéennes à reporter les élections prévues pour le dimanche 15 mars prochain.

« Tout ce que je peux dire, c’est que les élections n’auront pas lieu dimanche », a déclaré Amadou Salifou Kébé, président de la CENI.

Cela la deuxième fois que le référendum constitutionnel et les législatives sont prorogés. Prévus se tenir le 1er mars, ils ont été reportés de deux semaines une première fois. Cette fois-ci, les résultats de l’audit des experts de l’organisation sous-régionale ont fini par conforter ces guinéens qui soupçonnent leur président de vouloir se maintenir au pouvoir par la fraude.

Arnaud Houssou

7info.ci