“Du papier“ transformé en masque, c’est ce avec quoi des élèves de l’intérieur du pays se protègent de la pandémie à Coronavirus en attendant que les masques promis par le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, leur parviennent. Obligés de porter les masques comme l’exige la tutelle, ces élèves se débrouillent avec les moyens de bord.
Mais où sont donc passés les 80 millions de masques annoncés par Kandia Camara, la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle ? Hier lors d’une tournée dans les établissements pour s’assurer de la reprise effective des cours dans le Grand Abidjan, elle a encore fait savoir que toutes les écoles de Côte d’Ivoire sont dotées des moyens de protection contre la COVID 19.
Après l’annonce du Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, le 07 mai dernier lors de son adresse à la nation, la reprise de l’école est effective à l’intérieur du pays depuis le 18 mai 2020. Pour que cette reprise se fasse dans de bonnes conditions de sécurité, le Conseil National de Sécurité a exigé aux élèves, enseignants et au personnel administratif du ministère de l’éducation nationale, le respect des mesures barrières, notamment le port de masque.
Si dans les établissements visités hier par la ministre à Abidjan, les mesures barrières sont respectées, notamment la présence de dispositif de lavage des mains, le port de masque et la distanciation sociale entre les élèves, à l’intérieur du pays, nombreux sont les établissements qui sont en attente de ces dispositifs. À Duékoué dans l’ouest du pays, au lycée moderne, les élèves en classe d’examen sont présents depuis la reprise. Ici pour participer aux différents cours, le masque est exigé et au frais des élèves.
<<Quand on vient le matin, les éducateurs sont à la porte pour contrôler. Même si l’élève se dérobe pour rentrer en classe, le professeur est là pour le mettre au dehors. Chaque élève paie son masque où il reste à la maison>>, explique une élève en classe de terminale, à 7info. Dans les écoles primaires publiques, les enfants au risque de leurs vies vont à l’école sans le masque. Le constat est le même dans les établissements secondaires privés. Le port du masque est facultatif, même si cela s’avère dangereux pour tout le monde. Au collège confessionnel Jean Glao de Duékoué, l’accent est mis sur le lavage systématique et correct des mains. <<Au début nous avons opté pour le port obligatoire des masques. Nous mettions les élèves qui n’en avaient pas au dehors. Mais à une réunion avec tous les acteurs du système éducatif dans le Guémon, on nous a laissé entendre que le port du masque ne doit pas être une obligation de peur d’exclure des enfants dont les parents n’ont pas de moyens de leur en procurer. Nous mettons plus l’accent sur le lavage des mains et la distanciation sociale>>, indique Kéhi Victor, Directeur des études adjoint au collège Jean Glao.
Des bonnes volontés au secours du monde éducatif
Avec ce tableau peu reluisant, de bonnes volontés décident de voler au secours de l’école. La plateforme pour les actions de développement du RHDP (PAD-RHDP), initié depuis ce lundi 25 mai, une caravane de dons et de sensibilisation sur la Covid-19 dans le Guémon à l’endroit du monde éducatif. Avec l’appui du DG de la GESTOCI, Doumbia IBRAHIMA, coordonnateur associé régional du RHDP, cette plateforme offre, 2000 cache-nez, 100 gros seaux à robinets, 100 sceaux simples, 20 cartons de gels hydro-alcooliques et 20 cartons de savon liquide. Selon le président de la PAD-RHDP, Doumbia IBRAHIMA, c’est pour permettre aux enfants de reprendre les cours avec sérénité et leur éviter la maladie qui continue de sévir. Un geste salué par le premier responsable de l’éducation nationale dans le Guémon, Coulibaly Patrice.
<<Je voudrais dire merci aux donateurs. Ces masques sont les bienvenus et ils permettront à nos enfants qui peinent à avoir un masque d’en avoir>>, se réjouit le DREN qui attend avec beaucoup de patience les masques promis par sa tutelle, après avoir reçu quelques dispositifs de lavage de mains. Dans le Tonkpi, le constat est le même. Seul le lycée moderne 2 a pu procurer des masques à ses élèves. Dans les autres établissements, on bricole dangereusement. Mécontents de ce constat, les enseignants de Yamoussoukro ont entamé une grève, quand ceux de la Nawa ont annoncé l’arrêt des cours, demain, 27 mai.
Drissa DIANE et Olivier Dan (Correspondant)
7info.ci