Vives tensions au lycée moderne 1 de Bouaflé. En décembre dernier, pour suivre le mauvais exemple de leurs camarades de plusieurs localités, les élèves du lycée moderne 1 de Bouaflé avaient manifesté violemment pour exiger l’anticipation des congés de Noël.
A Bouaflé, chef-lieu de région de la Marahoué, ces manifestations d’élèves au lycée moderne 1 de la ville avaient obligé les enseignants à trouver refuge dans les toilettes sous les jets de pierres de leurs élèves. Ce lundi 6 janvier, date prévue pour la reprise des cours après les congés de fin d’année, les enseignants de ce lycée, encore sous le choc des actes pas très catholiques de leurs apprenants, ont décidé, de prolonger les congés de Noël jusqu’à nouvel ordre.
Selon un enseignant en fonction qui explique les faits sous couvert de l’anonymat, « Lors de l’anticipation des congés de noël par les élèves de Bouaflé, plusieurs biens matériels ont été détruits ! Nos collègues en mode revanchard ont demandé aux élèves de repartir en congés de noël ce lundi 6 janvier 2020 jusqu’à nouvel ordre. Le lycée moderne 1 de Bouaflé ne fera donc pas cours jusqu’à nouvel ordre », témoigne-t-il.
Pour les enseignants de ce lycée, il s’agit avant tout d’« un message de prise de conscience des élèves qui devraient en tirer les leçons » et ensuite permettre aux autorités de la ville « d’identifier les commanditaires des congés anticipés et les exclure afin d’éviter aux innocents de payer la même part de sanction que les bourreaux », estiment-ils.
Cette décision des enseignants n’est pas du goût de certains élèves qui menacent de paralyser les cours si les choses ne rentrent pas en ordre. « URGENT : la rentrée est prévue ce lundi ! Nos camarades élèves du lycée moderne 1 de Bouaflé disent n’avoir pas fait cours et cela à cause des profs qui disent être en grève ! Nous attendons demain, si les cours ne reprennent pas là-bas, alors toutes les écoles de BOUAFLÉ ne feront plus cours », menacent-ils.
La folie de l’anticipation des congés de Noël avait suscité une réaction des autorités ministérielles de l’Education nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, de la Sécurité et de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Devant les parents d’élèves réunis au CNMS de Cocody, Kandia Camara avait menacé de renvoi systématique tout perturbateur qui serait pris.
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Des arrestations ont eu lieu à Abidjan et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays. A Daloa, un élève qui tentait de sauver une jeune fille a été poignardé, son assassin a lui, été mis aux arrêts. Dans cette vague de manifestations, à Dimbokro, un policier non identifié a fait usage de son arme, tuant une jeune élève de 3è.
A Arrah, le Roi a fait rossé de multitudes coups de lanière (n’gblé) les arrières des perturbateurs de cours, interpellés par la population. Après avoir promis ne plus recommencer, ils ont opté pour l’identification et la revanche sur le dénonciateur supposé, un enseignant. Celui-ci a reçu sa part de bastonnade jusqu’à hospitalisation. La police saisie a procédé à l’interpellation des mis en cause.
Le procès de la cinquantaine de délogeurs, annoncé au tribunal du Plateau, s’est soldé par des reports.
C’est dans ce contexte que les enseignants du lycée moderne 1 de Bouaflé ont décidé de faire le cours sur la revanche des délogés.
Augustin DOH
7info.ci
