La peur de ne pouvoir se rendre dans les villes de l’intérieur sans autorisation s’est emparée des Ivoiriens, qui, en masse ont pris d’assaut depuis le mardi 24 mars, les gares routières de la ville d’Abidjan.
Hommes et femmes, au milieu de nombreux véhicules, bagages et enfants regroupés, inquiétude, bousculade étaient bien visibles dans les gares routières de la ville d’Abidjan.
Le lundi 23 mars dernier, le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara dans sa politique de lutte contre la pandémie du Covid19 a pris des mesures dont « L’instauration d’un couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin, à compter du mardi 24 mars, la régulation des transports interurbains, intercommunaux et l’interdiction des déplacements non autorisés entre Abidjan et l’intérieur du pays, le confinement progressif des populations par aire géographique, en fonction de l’évolution de la pandémie ».
« Je préfère que mes enfants aillent au village à Toumodi où aucun cas de malade du coronavirus n’existe, plutôt que de les laisser ici Abidjan à la merci de cette sale maladie », confie Jérôme Kouassi, comptable dans une entreprise de fabrication d’aliment de volaille.
A l’instar de Jérôme Kouassi, plusieurs parents ont décidé de profiter de la fermeture de l’école pour envoyer leurs progénitures loin de la capitale économique.
« Un mois de congé, c’est beaucoup; que mon fils et ma fille partent se mettre à l’abri à Daloa loin de la ville d’Abidjan infestée par ‘’leur virus’’ fabriqué pour nous tuer. Le pasteur Marcello Jérémie Tunasi de la République Démocratique du Congo a dit que cette maladie a été créée pour réduire les habitants de la terre », martèle cette femme, qui croit dur comme fer que le Covid-19 est une arme bactériologique utilisée pour réduire la population mondiale.
Si certains ‘’fuient’’ Abidjan pour éviter de contracter le covid-19, d’autres par contre, le font pour d’autres raisons.
« Ma mère est venue chez moi se faire soigner et cela fait maintenant deux mois, avec l’interdiction de voyager qui va s’appliquer très bientôt aux citoyens de ce pays, je préfère qu’elle retourne au village. Si elle y meure, au moins elle sera enterrée sur la terre de ses ancêtres », indique, Basile Dadier, enseignant dans un établissement secondaire public à Abobo.
Le manque de cars oblige certains passagers a joué les ‘’sardines’’. Les passagers s’entassent dans les ‘’Massa’’, ces minicars de 18 places qui en prennent plus, en dépit des conseils de prévention donnés par le ministre des Transports. A la gare AVS, il n’y a plus de véhicules, il est 13 heures ce mardi 24 mars. Une occasion pour des chauffeurs qui d’ordinaire n’ont aucune chance d’avoir de la clientèle. L’un d’entre eux, crie à tue-tête, « Yamoussoukro, Bouaflé ». Des voyageurs se bousculent, en moins de 5 minutes, la voiture est bondée. A l’intérieur, les passagers de tous les sexes se pressent les uns contre les autres sans respecter le mètre d’espace exigé par le ministère de la Santé.
L’essentiel est de quitter la capitale économique. Avec les bouchons, il faudra une heure et demie pour quitter Adjamé.
Les voleurs sont aussi de la partie. Heureusement que des éléments du centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) veillent au grain. Ils ont mis le grappin sur un de ces scélérats.
Arnaud Houssou
7info.ci