C’est le calme depuis quelques jours à Abidjan et plus particulièrement dans la commune de Yopougon. Les habitants ont repris leurs habitudes nocturnes. Ils se sont prononcés sur la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire.
« Il faut bien qu’on vive » fait savoir André Kouassi, avant de prendre une gorgée de bière bien glacée. Il est 19h dans la commune de Yopougon le samedi 7 novembre. Les maquis ont ouvert et les bars tournent à plein régime. Les espaces gastronomiques ont été pris d’assaut par des clients, visiblement heureux de s’installer dehors en plein air et en toute sécurité. Même s’ils demeurent préoccupés par la situation dans le pays.
« Moi, je n’aime pas la politique, mais vu les récents événements, je suis obligé de me prononcer. Je souhaite tout simplement que les dirigeants s’asseyent autour d’une même table pour discuter. Il y a eu assez de morts comme ça. Nous voulons juste la paix pour reprendre nos activités, car bientôt ce sont les fêtes » a réagi sous le sceau de l’anonymat, un habitant de la commune, assis avec des amis dans un maquis.
Ailleurs, le décor est le même. De Yopougon Maroc en passant par le carrefour Lubafrique, jusqu’à Niangon à gauche, les espaces de détente en plein air sont ouverts. Ils le resteront bien plus tard dans la nuit.
« Nous allons fermer vers minuit ou 1h du matin aujourd’hui. Avant, dès 20h, nous étions fermés. Mais c’est à l’image du pays. Même si l’arrestation des opposants n’est pas un bon signe pour notre pays, il faut prier. Selon moi, le président n’avait pas vraiment besoin de tout cela. Il ne fera qu’attiser davantage les tensions dans certaines localités du pays », assure Mathurin Gueu, manager d’une boite de nuit.
Le dialogue. Voilà ce que souhaitent les Ivoiriens vivant dans cette partie de la ville d’Abidjan. Ce quartier réputé être un bastion du Front populaire ivoirien (FPI) est aussi inquiet. Des habitants rencontrés craignent des jours encore plus difficiles pour la Côte d’Ivoire.
« On ne construit pas un pays dans la répression. Si ça continue ainsi, les choses pourraient se compliquer dans les prochaines années. On ne gouverne pas un pays dans la force, mais avec le dialogue, c’est tout ce que je peux dire« , s’est exprimé Donatien Dally.
Pour l’heure la situation reste inchangée en Côte d’Ivoire. Après le blocus des résidences, des opposants notamment des cadres du PDCI et le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, ont été interpelés. Ils seront jugés pour « conjuration, terrorisme et complot contre l’autorité de l’État ».
Eric Coulibaly
7info.ci