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Les Libanais ne veulent pas de Saad Hariri comme Premier Ministre

Mis à jour le 16 décembre 2019
Publié le 16/12/2019 à 1:48 , , , , ,

Si l’annonce de la désignation d’un nouveau Premier ministre laissait entrevoir un éventuel apaisement des tensions dans un Liban au bord de l’effondrement économique, il n’en est rien. La rue s’est à nouveau embrasée face à l’idée d’un possible retour au pouvoir de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, transformant la place des Martyrs en une vaste scène d’émeute.

Ce dimanche 15 décembre, Beyrouth a de nouveau sombré dans la violence et le trouble après plusieurs heures de manifestation pacifique contre le pouvoir. La veille déjà, les heurts avaient causé une centaine de blessés selon la Croix rouge et Défense civile libanaise. Le feu a repris de plus belle ce dimanche. Dans la rue Weygand, artère située à proximité du Parlement libanais, gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc et projectiles en tout genre n’ont cessé de fuser entre la police anti-émeute et les manifestants. Les contestations ont ensuite gagné la Place des Martyrs. Elles sont les plus significatives depuis le début de la mobilisation. « La situation économique et financière du Liban, déjà très précaire avant le début des heurts, s’est particulièrement dégradée depuis, avec des restrictions bancaires croissantes et une pénurie de liquidités » selon l’Agence France-Presse (AFP).

Sous la pression de la rue, le Premier ministre Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre dernier, après deux semaines d’un mouvement de contestation populaire inédit. Seulement, il continue de gérer les affaires courantes du pays. De plus, les principaux partis au pouvoir ne parviennent pas à s’entendre sur son successeur, réveillant ainsi la colère de toute une population. Le Liban semble dans l’impasse, entre manifestants réclamant un gouvernement de technocrates et d’indépendants et un Hezbollah chiite (et faisant partie du gouvernement démissionnaire) farouchement opposé à l’idée d’un cabinet exclusivement formé de technocrates.

En réponse aux violents heurts, le Président Michel Aoun a annoncé ce lundi 16 décembre le report, pour la deuxième fois en une semaine, de la désignation d’un nouveau Premier ministre. Les consultations parlementaires sont désormais fixées au jeudi 19 décembre. Avantage à la rue ou tacite reconduction de Saad Hariri ? La pesée entre la rue et les politiciens se poursuit.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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