Que s’est-il passé pour que ceux qui approvisionnent les boutiques des quartiers et les vendeuses de pains en bordure de route soient en grève ? 

Les boutiques de plusieurs quartiers n’ont pas eu de pains depuis le lundi 6 avril matin. Un boutiquier que 7info a rencontré nous raconte avec amertume la situation depuis cette matinée du lundi.  « Je ne comprends pas. Depuis le lundi matin je n’ai reçu aucun pain de la part de mes différents livreurs. Bien qu’ils ne soient pas dans la même boulangerie. Quand je les appelle, ils disent qu’ils ne travaillent pas aujourd’hui. Ce qui est bizarre c’est qu’il y a du pain à la boulangerie. Mais je ne sais pas pourquoi ils n’ont pas livré. J’ai perdu énormément de clients. Mes collègues aussi chez qui je pouvais me ravitailler n’ont pas de pains. J’ai donc réorienté tous nos clients à la boulangerie », a expliqué Mahamoud Bah, boutiquier au quartier Air France.

Au quartier campus, c’est le même constat. Aucune baguette dans les boutiques, au grand désarroi des riverains. <<Chaque matin, nous allons dans les boutiques pour prendre du pain. Mais malheureusement, ce matin il n’y a pas de pain. Nous ne savons pas les raisons et cela nous met mal à l’aise. Nous n’arrivons pas à prendre nos petits déjeuners depuis hier>>, se plaint Sia Denis. Cette situation met de plus en plus mal à l’aise les populations des quartiers éloignés des boulangeries.

Les raisons 

Après avoir fait le tour  de plusieurs boutiques de la capitale du Tonkpi, c’est le même constat qui se dégage. Dans les boulangeries où nous nous sommes rendus, effectivement, il y a du pain.  Dans notre quête de savoir ce qui a provoqué le courroux des livreurs, nous rencontrons l’un d’entre eux.  A l’en croire, les propriétaires de boulangeries veulent se sucrer sur leur dos.  « Nous ne pouvons pas concevoir que nous sommes passés de 100 fcfa à 115 fcfa comme prix auquel les boulangers veulent nous céder la baguette de pain. Sachant que le prix du pain est fixé à 150 fcfa par le ministère du commerce, nous ne pouvons accepter. Nous ne pouvons pas puisque quand nous faisons les livraisons, les retours et autres pertes sont à nos frais », a déploré Tra Bi Richmond, livreur de pains. Poursuivant, notre interlocuteur précisera que s’il doit avoir augmentation que cela soit chez tout le monde. Chez les grossistes, livreurs et revendeurs.  « Nous  pouvons donc vendre à 140 fcfa et les boutiquiers vendent à 200 fcfa. Là, nous gardons notre bénéfice et nos avantages  », a-t-il souhaité. Et d’ajouter :  « Si nos patrons disent que la farine a augmenté, nous ne sommes pas contre mais qu’ils ne nous sacrifient pas sur l’autel de leur bonheur. Nous sommes des pères de famille, la concurrence est rude dans notre secteur. Et c’est difficile d’avoir plus de clients. Nous nous contentons du peu qu’on gagne pour subvenir à nos besoins. Vivement qu’on pense à nous ».

Nous essayons de rentrer en contact avec les responsables de boulangerie afin d’avoir leurs versions des faits, mais en vain. Aucun responsable ne s’est disposé à nous recevoir.

En attendant que cette situation trouve solution, il faut dire que les livreurs comptent maintenir leur position jusqu’à ce qu’ils soient entendus.

Olivier Dan Correspondant Ouest

7info.ci