Politique

Les premiers pas d’Hamed Bakayoko dans les cendres chaudes

Mis à jour le 31 août 2020
Publié le 31/08/2020 à 3:21 ,

Il n’a pas eu le temps de souffler. A peine installé à la Primature, les villes de Daoukro, Divo, Bonoua et Gagnoa, où la tension était vive, ont été émaillées de violences. Plusieurs morts et de nombreux blessés ont été enregistrés. Face à une telle situation qui pourrait gravement nuire au climat social apaisé, le chef du gouvernement ivoirien, Hamed Bakayoko est monté au créneau. Il a effectué des tournées du 27 au 29 août dans ces localités.

A Bonoua, où un jeune homme a été abattu par balle dans des circonstances non encore élucidées, lors de manifestation contre la nouvelle candidature du président Ouattara, le Premier ministre a pu ramener la paix en exhortant les populations au vivre-ensemble.

« Nous exhortons les populations de Bonoua au vivre-ensemble, en vue de maintenir un climat de paix, de cohésion sociale et de solidarité. Nous sommes venus vous apporter la compassion et la solidarité du gouvernement. Nous sommes venus pour la consolidation de l’accalmie retrouvée », a-t-il indiqué le jeudi 27 août à Bonoua.

Le lendemain, il a mis le cap sur les villes de Gagnoa et de Divo, où les affrontements communautaires ont aussi occasionné des morts, des blessés et la destruction de biens publics et privés. Il a passé le même message de paix.

Poursuivant sa mission de bons offices, le 29 août, à Daoukro, il a invité les populations à cultiver la paix afin de permettre au gouvernement de poursuivre sa mission de développement.

« Nous invitons les frères et sœurs de Daoukro à penser à l’intérêt supérieur du pays et à cultiver la paix pour permettre au gouvernement de poursuivre sa mission de développement, en mettant davantage de services sociaux de base à la disposition des populations », a-t-il expliqué.

Dans toutes les villes dans lesquelles il est passé, le chef du gouvernement a rassuré les jeunes sur l’engagement du gouvernement à débloquer des financements pour leurs projets et favoriser leur insertion professionnelle.

Déjà ministre de la Défense, le 2 septembre 2019, Hamed Bakayoko avait présidé la rencontre avec une frange de l’opposition conduite par Affi N’guessan. Le 6 août dernier, dans le souci d’apaiser le climat politique, Hamed Bakayoko a pris l’initiative de rencontrer les acteurs clés de la vie politique. Il a eu des échanges avec Pascal Affi N’guessan du FPI, Maurice Kakou Guikahué du PDCI-RDA et Adama Bictogo, du RHDP pour consolider les acquis de la paix retrouvée.

« Je souhaite que le dialogue soit toujours maintenu et invite la classe politique à tenir des propos qui puissent apaiser les cœurs de nos concitoyens », a-t-il recommandé.

Avec une bonne aura auprès de la jeunesse ivoirienne, Hamed Bakayoko, ancien meeciste, adepte de Félix Houphouët-Boigny au PDCI-RDA, sait s’adapter et apprendre.

L’homme, par son ouverture parle à tout le monde dans tous les camps. Il est vraiment rare de voir, dans les journaux, même de l’opposition, des attaques directes contre le « golden » boy. Le Premier ministre capitalise ses acquis pour avancer dans le chaudron ivoirien où rien n’est jamais simple.

Dans les différentes localités où il est passé, le calme est revenu et les acteurs de ces affrontements ont dû se rendre compte des pertes occasionnées. Sans qu’aucun politicien n’en pâtisse. Car, comme l’a soutenu le Premier ministre, « quand c’est bon entre nous et qu’on tisse nos alliances, vous, jeunes, n’êtes pas là. On ne vous appelle pas. »

L’homme entend marquer son passage à la Primature par le dialogue permanent, en toute circonstance. Aux jeunes, premières cibles de cette tournée marathon, il a recommandé de ne pas se laisser instrumentaliser par les acteurs politiques.

Arnaud Houssou

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