Société

Les propriétaires de drones inquiets de la caution de 3 millions FCFA  

Mis à jour le 12 juillet 2019
Publié le 12/07/2019 à 8:57 , , ,

Le paiement exigé d’une caution de 3 millions FCFA pour toute exploitation de drone en Côte d’Ivoire, n’est pas du goût des propriétaires de ces appareils. Ils y voient une mesure pour mettre un frein à leurs activités.

La nouvelle pour l’exploitation de drone en côte d’Ivoire a cloué les propriétaires et exploitants de ces appareils. Ils doivent désormais débourser la somme de trois (3) millions FCFA comme caution avant toute exploitation de leurs appareils. Si pour les autorités nationales, c’est une mesure pour mieux contrôler l’usage de ces appareils volants, pour les propriétaires c’est un coup dur.

«Où veulent-ils que nous trouvions trois (3) millions de FCFA alors que, nous autres, ne sommes même pas encore constitués en SARL. Grâce à nos appareils, nous arrivons à peine à joindre les deux bouts », lance avec une voix empreinte de colère Rodrigue Kouassi, cameraman et photographe, propriétaire de deux drones, joint par 7info.ci.

L’exploitation des drones civils à but commercial est un secteur en plein essor en Côte d’Ivoire. Depuis leur apparition dans ce pays d’Afrique de l’ouest, ces aéronefs télé pilotés ont permis la naissance de plusieurs start-up. Permettant du coup à certains jeunes d’avoir du travail. Utilisés principalement dans le tournage de clips vidéo, de films et lors des meetings politiques… la commande des drones civils s’est accrue ces dernières années.

Pour encadrer l’exploitation de ces mini-aéronefs , la Côte d’Ivoire s’est dotée d’une réglementation dénommée Règlement Aéronautique de Côte d’ivoire (RACI) 3009. Une disposition qui contraint désormais tout acteur du secteur de drone à verser une caution de trois (3) millions de FCFA pour l‘usage annuel de ces appareils.

« Nous étions confrontés à une demande très forte et nous avons constaté une forte utilisation des drones par certains acteurs. Il était donc important d’encadrer ce secteur en plein essor d’où la mise en place de la réglementation qui est le RACI 3009 », a justifié il y a peu à un confrère, Dr Koffi Konan, Sous-directeur des Opérations Aériennes de l’Autorité nationale de l’aviation civile de Côte d’Ivoire(ANAC).

« L’agrément pour la première année coûte 3 millions FCFA et l’ANAC assurant la supervision du détenteur de l’agrément à travers des inspections, autorise le renouvellement de l’agrément au taux de 1,5 million FCFA », précise Dr Koffi Konan.

Pour Rodrigue Kouassi, l’application de cette mesure sonnerait le glas de leurs affaires. « S’ils veulent nous tuer, qu’ils le disent parce que trois millions, c’est trop », clame-t-il amer. Selon le photo-cameraman, la location de drone pour différentes prestations varie entre 70.000 et 100.000 FCFA. Des montants qui ne lui permettent pas de payer une caution annuelle de trois millions de FCFA. Car soutient-il, la caution de trois millions FCFA est l’équivalent de six mois d’activité sans faire face à d’autres charges liées au métier.

Arnaud Houssou

7info.ci

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