L’injonction de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), à l’Etat de Côte d’Ivoire, pour la réforme de la Commission Electorale Indépendante (CEI), a fait l’objet de plusieurs consultations. Partis politiques et organisations de la société civile, ont à l’invitation du gouvernement participé aux échanges pour une CEI consensuelle avant les prochaines élections dans le pays. Selon le communiqué du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, les propositions seront soumises au Conseil des Ministres, afin qu’un projet de loi pour la recomposition de l’organe, soit voté.
La CEI, organe en charge des élections en Côte d’Ivoire, ne fait pas l’unanimité. Depuis plusieurs mois, partis politiques de l’opposition et certaines organisations de la société, ont réclamé la réforme de l’institution. Le gouvernement ivoirien sur recommandation de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) a entrepris depuis le début de l’année 2019, des consultations avec toutes les parties prenantes en vue d’une CEI consensuelle. Selon le communiqué de fin de rencontres du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, il existe des points de convergence et de divergence.
« …Quatre séances plénières d’information et d’orientation et six rencontres en comités restreints de haut niveau de discussion, ont été organisées entre le gouvernement, les acteurs politiques et la société civile. Les conclusions des travaux laissent apparaître des points d’accord mais aussi de divergences, révélant, à l’évidence, une pluralité d’approche pour la recomposition de l’organe en charge des élections… », Indique le communiqué avant de préciser que le « rapport sera transmis au Conseil des Ministres, pour être examiné par le gouvernement ».
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Si le communiqué du gouvernement ne révèle pas les points d’accord et de désaccord, l’opposition, elle, s’est déjà prononcée sur la question. Le 26 juin dernier, Kouakou Kra, président chargé des élections du FPI, affirmait que les points de convergence concernaient entre autres « le retrait des guides religieux de l’organe, le partage équitable des postes entre le pouvoir, l’opposition et la société civile » révélait-il avant de faire ressortir les points de désaccord, « notamment le retrait de l’Exécutif et du ministère de l’Intérieur de la CEI, la question des voix délibératives et consultatives ».
Est-ce la fin d’un long feuilleton ? Les différentes parties prenantes ont en tout cas exprimé leur satisfaction après la série de rencontres sanctionnées par des propositions. Mais, le dernier mot revient au gouvernement ivoirien. Selon le communique du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, le document « servira de base à l’élaboration d’un projet de loi portant modification de la loi sur la CEI, qui sera soumis à l’Assemblée Nationale ».
Le nouveau visage de la CEI sera donc connu avant les élections présidentielles de 2020. Des échéances qui passionnent déjà les débats et animent la vie politique ivoirienne. Les autorités souhaitent organiser un scrutin dans la paix avec le concours de tous.
Éric Coulibaly
7info