Société

L’Etat ivoirien rassure l’Unicef et l’UE sur la pérennisation du projet SPJEJ

Mis à jour le 20 mai 2019
Publié le 19/05/2019 à 7:00

Le Directeur de Cabinet du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a rassuré depuis Bondoukou, l’Unicef et l’UE sur l’adoption du Plan national de protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse.

Antonio Dal Borgo et Dr Sophie Leonard, respectivement représentant de l’Union Européenne et de l’Unicef à la cérémonie de remise officielle de locaux à usage de bureaux, de matériels de bureaux et d’engins roulants, voulaient des assurances sur la pérennisation du projet et son entretien.

Habitués à voir les projets connaître un coup d’arrêt après le retrait des bailleurs de fonds et autres partenaires techniques, l’Unicef et l’UE voulaient que l’Etat ivoirien prenne des dispositions pour l’adoption de la politique nationale de protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse, la formation continue des acteurs, la mise en place de lignes budgétaires pour le renouvellement du matériel et l’envoi de personnels dans les commissariats et brigades de gendarmerie.

Bernard Kouassi N’guessan, Directeur de Cabinet du ministre Sansan Kambilé, en charge de la Justice et des droits de l’Homme n’a pas attendu longtemps pour rassurer ses interlocuteurs.

Ce vendredi 17 mai, à la cérémonie officielle de remise des infrastructures à usage de bureaux, du matériel et des engins roulants, il a assuré que « le gouvernement prend les mesures nécessaires pour que les matériels, les programmes que vous aidez à financer soient pérennisés. Les formations sont déjà initiées à l’égard des magistrats et de tous ceux qui interviennent dans le domaine des enfants » a-t-il assuré.

Il a aussi assuré que « le Plan national de protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse sera adopté en conseil des ministres bientôt » avant d’indiquer que les moyens seront mis à disposition des personnels dans l’accomplissement de leurs missions.

Bernard N’guessan a soutenu que les jours à venir, 639000 extraits de naissance seront distribués à des écoliers bénéficiaires. Ces actes d’état civil ont été possibles grâce au concours de l’Unicef.

Sa représente à la cérémonie, Dr Sophie Leonard a soutenu que 70 enfants en conflit avec la loi, 110 en situation de pré-conflit et 300 orphelins et enfants vulnérables d’Abobo et Yopougon sont en formation.

Ce projet, a-t-elle souligné a bénéficié de 4 millions d’euros. Raison pour laquelle, elle a demandé à la Directrice de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse, Mme Goun, de « trouver des mécanismes de financement autonome » après le retrait des bailleurs de fonds.

Dr Sophie Leonard estime que « les enfants et adolescents sont des acteurs de paix », quand Nash, artiste-chanteuse, ambassadrice de l’Unicef, soutient que « quand un enfant sourit, c’est la paix. »

« Certaines mesures doivent toutefois être prises pour pérenniser l’appui de l’UNICEF, de l’Union Européenne et des autres partenaires techniques et financiers du secteur de la justice pour enfant. Il s’agit principalement : de l’adoption par le conseil des Ministres de la Politique Nationale de Protection Judiciaire de l’Enfance et de la Jeunesse (PNPJEJ) et de son plan d’action budgétisé, de l’inscription effective dans le budget du Ministère de la Justice de lignes dédiées au fonctionnement et aux activités des services de SPJEJ ; de lignes consacrées à la maintenance des équipements et à leur renouvellement ; de même que des lignes devant permettre aux SPJEJ de d’envoyer des éducateurs dans les commissariats, les brigades de gendarmerie et les communautés pour assurer pleinement les responsabilités qui leur ont été attribuées et qui sont encore renforcées par le nouveau Code de Procédure Pénale adopté en 2019, il s’agit aussi du renforcement des capacités opérationnelles et techniques des juridictions pour enfants afin de leur permettre d’appliquer les dispositions du nouveau Code de Procédure Pénale et enfin d’assurer une séparation effective entre enfants et adultes en milieu carcéral dans l’ensemble des prisons du pays » a recommandé Dr Sophie Leonard.

« C’est environ 450 millions de francs CFA qui ont été consacrés depuis 2012, à l’élaboration de la Politique Nationale, au renforcement des capacités des services judiciaires et à la formation des magistrats et du personnel de protection judiciaire de l’enfant » a fait savoir la représentante de l’Unicef.

Après la première phase qui a vu l’ouverture de  SPJEJ dans les tribunaux d’Abidjan-Plateau, Bouaké, Man, cinq autres ont ouvert leurs portes dont celui de Bondoukou, Soubré, Korhogo, Guiglo et Odiénné.

Le représentant de l’UE, Antonio Dal Borgo a annoncé l’ouverture de six nouveaux SPJEJ.

 A Bondoukou, tous les maux sociaux qui influent sur l’enfant et la jeunesse se côtoient au grand désarroi des autorités judiciaires, a fait savoir Mme GOUN, Directrice de la Direction de la protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse au ministère de la justice et des droits de l’Homme.

« Il y a matière à travail à Bondoukou autour de cette question transversale qui appelle à une mobilisation de toutes les parties prenantes » a-t-elle estimé.

Ebah N’zoré Mamert, président de la section du tribunal de Bondoukou, hôte du jour, a soutenu que « l’autonomisation du service va permettre aux agents d’être plus efficaces et une justice respectueuse des droits de l’enfant » avant de traduire toute sa « disponibilité pour la pérennisation du projet ».

Adam’s Régis SOUAGA

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