Alain Lobognon, proche de SORO a été libéré mercredi soir après avoir été condamné à 6 mois de prison avec sursis. PôleAfrique.info a recueilli des réactions sur cette libération de Alain Lobognon malgré des divergences entre son mentor Guillaume SORO et le Président de la République, Alassane Ouattara.

L’ex-Président de l’Assemblée nationale, Guillaume SORO avait annoncé récemment que le Président de la République Alassane OUATTARA avait accepté de libérer son ami et collaborateur, Alain Lobognon. En tout cas, au terme de son procès en appel ce mercredi 13 février au soir, Alain Michel Lobognon a été relaxé en sursis.   Il avait été condamné en première instance à 12 mois de prison ferme avec une amende de 500.000 f.

Mais au-delà de cette libération de Alain Lobognon le ton continue de monter entre Guillaume SORO et son « père », Alassane OUATTARA surtout du coté du premier cité. Guillaume Soro a insisté dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux que « le monsieur (Alassane Ouattara) que j’ai connu dans l’opposition aujourd’hui devenu Président n’était plus le même… on gagne un père, on perd un père ». Ceci après l’interview que Alassane OUATTARA a accordé à RFI dans laquelle il a indiqué que « SORO est l’un de ses fils… il n’y a pas de problème relationnel entre lui et moi »

Pour des hommes politiques et aussi des spécialistes, cette libération d’Alain Lobognon au-delà des propos et de l’ambiance d’opposition entre l’ex PAN et le Président OUATTARA traduit un pont toujours maintenu entre les deux hommes.

« Il n’y a pas d’opposition entre le Président de la République et l’ex-Président de l’Assemblée nationale », a réagi Joël N’Guessan, cadre du RHDP. Concernant la libération du député Alain Lobognon, Joël N’Guessan soutient qu’il ne veut pas faire de commentaire  sur une décision de justice et par conséquence « invite tous les hommes politiques ivoiriens à être muets quand il s’agit des décisions de justice ». Ceci étant dit « que l’on soit député ou pas, nous devons savoir que nous sommes tous des justiciables. Nous devons faire attention à nos actes et à nos propos si nous ne voulons pas tomber sous le coup de la loi », a-t-il recommandé.

Le Pr DAGO Pierre, politologue ne voit pas les choses sous cet angle. « Il y a une divergence entre Guillaume SORO et le Président OUATTARA », tranche-t-il. Sur de la libération de Alain Lobognon, il estime qu’il ne faut pas mélanger cette divergence avec la libération du député.  « Ce que pose l’arrestation de Lobognon c’est la dérive anti-démocratique du pourvoir OUATTARA » fait-il savoir, relevant qu’ « Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, on ne peut plus faire une écriture ou se tromper dans le langage. Faire un tweet même si l’information est fausse, est ce qu’on n’a besoin de mettre un député en prison ? », s’est-il interrogé.

Pour sa part, le Pr Koné Issiaka, sociologue, Doyen de l’UFR de Sociologie de l’université Lorougnon Guédé (Daloa, Centre-Ouest) estime que cette décision de justice est « d’une part un message fort du Président de la République adressé à l’ex-président de l’Assemblée nationale. »

« C’est un message fort qui signifie en même temps qu’au-delà de tout ce qui est en train d’être dit qu’il reste convaincu que Guillaume SORO va appartenir au RHDP. Même si aujourd’hui pour une question de malentendu, il a du décidé de s’éloigner de la nouvelle structure qui est le RHDP, il n’en demeure pas moins qu’il reste toujours dans ce qu’il considère comme son pré-carré, c’est-à-dire le Président. De telle sorte qu’il lui dit qu’il a encore la possibilité de revoir sa position et de revenir vers la structure qui vient d’être mise en place qui est le RHDP » assure Pr Koné Issiaka. 

« De la part de Guillaume SORO, il faut qu’il comprenne qu’en politique, on n’a pas intérêt à avoir de position tranchée », a achevé ce haut cadre de la région du Tchologo. 

DIANE Drissa, stagiaire   

Source: rédaction Pôleafrique.info