Pulchérie Gbalet est libre depuis le mercredi 28 avril 2021. Avec elle, plusieurs autres militants ou acteurs de la vie politique sont enfermés depuis la crise postélectorale d’octobre 2020. Une libération symbole de décrispation politique et d’espoir pour une réconciliation nationale réussie.
Pulchérie Gbalet a été arrêtée lors des manifestations contre le troisième mandat d’Alassane Ouattara à la présidence de la République de Côte d’Ivoire. Il lui était reproché les faits « d’incitation à la révolte et appel à l’insurrection ». Mais depuis son incarcération, la militante de la société civile n’a pas été jugée. Après 10 mois de détention à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, la présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI) peut désormais humer l’air frais de la liberté.
Selon Gervais Tcheide, cadre de l’opposition et député de Bloléquin, localité de l’ouest de la Côte d’Ivoire, les autorités ivoiriennes doivent désormais s’engager sur la voie de la vraie démocratie.
« Hier (NDRL: mercredi 28 avril), vers 23h, Pulchérie et plus d’une quarantaine de personnes ont été libérées. Je me réjouis que cette militante des droits de l’homme soit libérée. Elle n’aurait pas dû être en détention. C’était une détention injuste et arbitraire. C’est le lieu de rappeler que notre pays qui se targue d’être un État de droit doit véritablement s’engager sur la voie de la démocratie et du respect du droit afin de pouvoir construire une nation prospère. Ce ne sont pas des paroles en l’air, c’est une véritable conviction qui m’anime. Nous devons quitter le chemin de la répression, de la dictature pour nous engager sur le chemin de la démocratie », a-t-il réagi à 7info, suite à la libération des prisonniers.
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Alassane Ouattara dans la décrispation politique
Plusieurs organisations de la société civile et formations politiques majoritairement issues de l’opposition n’ont cessé d’appeler à la libération de Pulchérie Gbalet et d’autres personnes incarcérées lors des derniers événements politiques en Côte d’Ivoire.
La reprise du dialogue politique, conséquence immédiate de la rencontre entre le chef de l’État Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, président du PDCI, avait permis de libérer plusieurs cadres de l’opposition interpellés par les autorités sécuritaires du pays.
« C’est un geste à saluer même si j’estime qu’on aurait pu ne pas en arriver là. La libération des prisonniers et le retour des exilés sont autant de faits qui militent en faveur de la démocratie en Côte d’Ivoire. Mais il y a encore du chemin à parcourir. Il ne faut pas se voiler la face. La fracture est profonde et la réconciliation nationale tant annoncée demeure une utopie tant que certaines rancœurs ne seront pas évacuées » assure Dr Bah, enseignant-chercheur en sociologie politique à l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody.
Dans le même sens de la décrispation politique, l’ex-président Laurent Gbagbo acquitté par la CPI a annoncé son retour en Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara a assuré que tous les droits de l’ancien Chef d’État seront respectés. Mais la date de son retour n’a toujours pas été communiquée.