Société

Liberté de la presse, la Côte d’Ivoire veut atteindre le top 50 l’année prochaine

Mis à jour le 13 mai 2019
Publié le 03/05/2019 à 7:37

C’est sous le thème « Les médias pour la démocratie : journalisme et élections en temps de désinformation » que les journalistes ivoiriens ont célébré, à l’instar de leurs confrères du monde entier, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Occasion pour les journalistes et acteurs des médias de jeter un regard dans le rétroviseur  quant à leurs rapports avec les gouvernants dans l’exercice de leur métier. Journalistes et professionnels de la communication se sont retrouvés en cette faveur avec leur ministre de tutelle, à la maison de la télévision ivoirienne RTI, pour livrer des messages qui renforcent davantage la liberté de la presse en Côte d’Ivoire.

«  La liberté de la presse est la pierre angulaire des sociétés démocratiques. Tous les Etats, toutes les nations, se fortifient par l’information, le débat et la confrontation des points de vue. À l’heure de la multiplication de discours de défiance et de délégitimation de la presse et du travail journalistique, il est primordial que la liberté d’opinion soit garantie par l’échange libre des idées et des informations fondées sur des vérités factuelles », tel est le message de la Directrice Générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, à l’occasion de cette journée mondiale de la liberté de la presse. Ce message a été lu par la représentante résidente de cette organisation internationale en Côte d’Ivoire, au cours d’une cérémonie organisée par l’Union  des journalistes professionnels de Côte d’Ivoire, ce vendredi 03 mai, à la faveur de cette célébration.

Dans son message, la Directrice Générale de l’UNESCO, a indiqué que l’observatoire de l’UNESCO dénombre 99 meurtres de journaliste en 2018, et 1.307 assassinats de journalistes au total entre 1994 et 2018.   Audrey Azoulay dénonce une impunité des crimes commis contre les journalistes qui constitue « une menace qui touche toutes nos sociétés ». Elle appelle à cet effet à la vigilance sans cesse renouvelée. « Nous devons agir ensemble pour protéger la liberté d’expression et la sécurité des journalistes », recommande-t-elle.

Plusieurs personnalités dont le ministre de la Communication et des Médias, Sidi Touré ont accompagné les journalistes et hommes de médias venus nombreux pour célébrer la liberté de la presse ce 03 mai.

Cette célébration a été marquée d’abord par une marché dénommée « la marche de la liberté » dans les rues de la commune de Cocody, ensuite par une cérémonie officielle à la maison de la télé.

Sidi Touré a exprimé toute sa joie d’avoir pris part à ce rendez-vous. « Ma présence n’est pas que l’expression de l’intérêt que j’ai pour la presse, mais bien par respect d’une tradition qui veut que nous marquons un arrêt pour apprécier et évaluer les actions menées pour cette quête permanente de liberté et œuvrer ensemble pour les perspectives, pour le renforcement et la consolidation de nos acquis », a-t-il indiqué.

Selon Sidi Touré, la journée mondiale de la liberté de la presse est l’occasion de rappeler au monde ce qu’est la liberté d‘expression parce qu’elle est fondamentale et consubstantielle à la personne humaine.  Pour lui la liberté de la presse doit être garantie pour tous.

« Avons-nous exercé notre métier librement, l’avons-nous faire en toute quiétude, les conditions pour le faire sont-elles réunies ? »  s’est interrogé Moussa Traoré Hamed dit MT, président de l’union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) pour qui, les réponses à ces questions permettent de faire des propositions pour l’avenir.

 « Le rapport de Reporters sans frontières nous situe sur la question. Au regard du classement du RSF, nous pouvons dire que notre pays a connu une avancée, car de la 82ème place l’année dernière, cette année la Côte d’Ivoire est à la 71ème place », s’est il réjouit. Pour lui ce rang est la preuve que des efforts ont été faits. Il a, à cet effet, exprimé au nom des acteurs de la presse, son remerciement au Président de la République Alassane Ouattara et au  gouvernement pour ces efforts consentis.

« La réaffirmation de la suppression de la peine d’emprisonnement pour infractions commises par voie de presse, la suppression de la garde à vue et de la détention préventive pour les mêmes infractions, la réduction de toutes les sanctions pécuniaires infligées aux entreprises de presse, sont entre autres les mesures prises par le gouvernement en faveur de la liberté de la presse« , a relevé Moussa Traoré Hamed.

Mais des efforts restent encore à faire pour que la Côte d’Ivoire soit le 03 mai prochain parmi les 50 premiers pays dans le classement de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontière, a indiqué le président des journalistes de Côte d’Ivoire. Pour ce faire, il fait des propositions au gouvernement. Ce sont  la cessation de certaines pratiques en cours en ce moment qui entravent la liberté de la presse, notamment les auditions des journalistes par les forces de l’ordre qui durent des heures voir souvent une journée. Le cas Nesmon De Laure a été cité à cet effet. Le deuxième point qui selon Moussa Traoré permettra à la Côte d’Ivoire d’être dans le top 50 du classement du RSF, est qu’il n’y ait plus d’arriéré de salaire ou de salaires impayés des journalistes. La cessation des  licenciements pour motif économique sans toutefois respecter les règles de licenciement, est le troisième point cité. Pour le président de l’UNJCI, il n’y pas de raison pour que la Côte d’Ivoire ne soit pas l’année prochaine dans le top 50 pays du classement du RSF, si les autorités respectent les dispositions citées.

Pour permettre aux journalistes d’exercer librement et en toute quiétude leur métier au cours des grands événements “à haut risque“, Moussa Traoré, annonce la mise à disposition de tous les journalistes professionnels, de gilets.

« Nous avons des raisons pour poursuivre nos efforts pour permettre à notre pays d’être dans le top 50 des premiers pays dans le classement du RSF l’année prochaine. Le gouvernement prendra largement sa part de responsabilité pour une liberté de la presse », est la réponse et la promesse du ministre de la communication et des médias aux préoccupations des journalistes.  « Demain sera paisible », a-t-il promis.

DIANE Drissa, stagiaire  

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