C’est à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), que les représentants de l’Union Africaine et de l’Afrochampions ont jeté les bases de la Zone de Libre Échange Continentale africaine (ZLEC), ce mardi 29 mai. Les détails ont été donnés au cours d’une conférence de presse qui a sanctionné les travaux.
On garde encore le souvenir de quelques échecs du passé. Les initiatives pour faciliter le libre échange en Afrique, se sont toujours arcboutées aux intérêts que tentent de préserver certains pays. Cependant, ce scepticisme, encore manifeste il y a de cela quelques années, semble avoir été battu en brèche par la volonté des décideurs, de lancer un nouveau projet, la Zone de Libre Échange Continentale africaine (ZLEC). A la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), structure de management des entreprises privées dans le pays, les responsables de l’Union Africaine et de l’Afrochampions se sont retrouvés, pour discuter sur le processus de mise en œuvre effective, du projet
« C’est une véritable opportunité pour l’Afrique. Les opérateurs économiques du continent pourront échanger leurs produits en toute tranquillité et transparence. Il est vrai qu’il est ambitieux mais il est réalisable. Et nous avons déjà commencé la mise en œuvre de la ZLEC sur le continent à travers quelques tests qui ont été concluants » a assuré Albert Muchanga, commissaire en charge du commerce et de l’industrie de l’Union Africaine (UA)
La ZLEC prend sa source à Kigali au Rwanda, le 21 mars dernier. C’est ce jour que plusieurs pays africains ont signé l’accord sur la mise en place d’une zone économique commune. Sur les 54 pays que compte le continent, 22 ont déjà ratifié l’accord dont le Maroc, l’Égypte ou encore la Côte d’Ivoire. L’Afrique de l’Ouest, en dehors du Nigéria qui hésite encore, a marqué sa volonté de matérialiser cet ambitieux projet. Selon Victoria Bright, conseillère juridique du comité exécutif de l’initiative Afrochampions, les enjeux sont énormes.
« Nous visons l’harmonisation des normes et la délivrance des permis de production et d’exploitation dans un délai court. A l’heure actuelle, le continent ne représente que 2% des exportations commerciaux. Il faut changer cela. La ZLEC viendra booster le commerce africain et le fera passer à plus de 52% au niveau des exportations, c’est notre objectif. Il y a beaucoup de barrières liées aux contraintes douanières, taxes et même la corruption. Ce sont toutes ces restrictions que la ZLEC tentera de lever » a t-elle renchéri.
A la fin de la conférence une convention a été signée entre Afrochampions et le groupe SIFCA, pour encourager cette ambitieuse initiative. Jean Louis Billon, président d’Afrochampions, une plateforme créée pour accompagner les entreprises du continent, afin d’accroître leurs performances, tient à rassurer sur la réussite de cette zone de libre échange.
« Les plus grandes économies du continent ont signé l’accord. Il reste à le ratifier. Si le Nigéria hésite encore, cela est normal car il faut bien s’assurer de ne pas empiéter sur les intérêts de ses entreprises. Cependant on ne peut refuser la transformation économique, elle s’impose à nous. Partant, le Nigéria finira par ratifier l’accord. L’échec du passé était dû au fait, que le public faisait route seul. Mais désormais, les décideurs sont conscients que sans le privé, rien ne peut aboutir. Ainsi donc cette action concertée avec la ZLEC, aura des résultats probants » a t-il indiqué confiant.
Les initiateurs du projet comptent s’appuyer sur les chambres consulaires, comme la CCI-CI pour sa réussite. Objectif, rendre les entreprises plus compétitives, en Afrique.
Éric Coulibaly
Source : Rédaction Poleafrique.info