« La propagande faite autour de l’alternance est anti constitutionnelle et consacre une vue de l’esprit contre la démocratie. Un troisième mandat du Président Ouattara sera salutaire pour le pays et pour la consolidation du RHDP qui n’a pas pris le temps de préparer la succession. Une alternance pressée ou mal négociée parce que certains ont un parcourt à achever, peut plomber le dynamisme du développement actuel du pays ».
L’analyse de la situation socio-politique de notre pays, la Côte d’Ivoire, engage notre responsabilité entant qu’acteur politique mais aussi en qualité de contemporain de la crise issue des élections de 2010. Nous devons œuvrer tous dans le sens d’un engagement patriotique, favorisant un climat de stabilité durable. C’est à ce seul prix que le pays pourra poursuivre sa renaissance. Il est nécessaire que les activités politiques prennent en compte cet état de fait. On a tous un engagement face à l’histoire, qui doit pouvoir se traduire par un comportement politico-citoyen. Cela y va pour le bien de notre pays, car il faut bâtir une Côte d’Ivoire de perspective. Le plus grand mal de nos Etats africains c’est que l’environnement socio-économique est fortement dépendant du climat politique qui prévaut. Lorsque ça ne va pas au niveau politique c’est tout le développement qui marque un arrêt. Il faut des systèmes politiques solides et inébranlables dont les mises en œuvre garantissent une stabilité durable à l’intérieur de nos Etats. La nouvelle constitution ivoirienne qui consacre la troisième république, me parait une source de stabilité continue. Cette nouvelle dynamique impulsée par le Chef de l’Etat ivoirien, participe d’une grande vision, celle de consolider d’avantages notre république.
La prochaine élection présidentielle aura lieu en octobre 2020. Un scrutin qui s’annonce comme un enjeu capital à l’image de celle de 2010 au regard des différents angles d’appréhension des différents partis politique et des courants politiques résultants. Les commentaires et autres interprétations se font à tout va. Chaque parti politique a sa propre idée, sa propre conception sur la question. Quoi de plus normal, les partis politiques sont tous légitimés à gouverner le pays.
Avant tout, je souhaite aborder avec vous une réflexion essentielle sur la question des élections présidentielles dans notre pays notamment sur la population électorale. Pour une population d’environ 25.232.905 habitants, la Côte d’Ivoire ne dispose que de 6.301.189 inscrits sur sa liste électorale et parfois c’est à peine 1.065.597 d’électeurs qui élisent le Président de la République, comme ce fut le cas en 2000 avec le Président Laurent Gbagbo. Porter au pouvoir par 1.000.000 ou 2.000.000 de personnes et gouverner une population de plus de 20.000.000 habitants, ne garantit pas très souvent une légitimité nécessaire. A l’analyse des différents scrutins précédents, nos Présidents sont élus démocratiquement, mais avec une certaine crise de légitimité non exprimée. Nos populations doivent percevoir la participation à une élection comme un devoir civique et un geste citoyen à accomplir. Ce sont les politiques, les ONG et les organisations de la société civile qui doivent encourager les ivoiriens à comprendre l’importance et la nécessité de prendre part au processus électorale. Le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) et le recensement électoral sont des processus qui donnent des indices d’orientation au pouvoir public. Le RGPH permet au gouvernement d’orienter sa politique de développent pouvant même permettre la création de nouvelles collectivités ou des structures de l’administration du territoire. L’enrôlement électoral est le processus qui permet à chacun de nous de participer au choix de nos dirigeants. Un parti politique peut ne pas vouloir participer à une élection présidentielle ou locale, mais le citoyen lui a droit à l’enrôlement. On peut boycotter un scrutin et ne pas y participer, c’est aussi un droit fondamental, mais on n’a pas le droit de demander aux ivoiriens de ne pas s’inscrire sur la liste électorale. Ensemble pour la Démocratie et la Souveraineté (EDS) d’Abou Drahamane Sangaré en décidant d’appeler au boycott du processus d’enrôlement est dans un rôle de trouble-fête. Un regroupement hétéroclite sans ambitions qui veut prendre la démocratie en otage. Si nous aspirons à une forte participation des populations sur la liste électorale et je crois que c’est aussi le vœu de tout parti politique, il faut que le gouvernement et les leaders des différentes formations politiques créent les conditions favorables à cet effet. Se faire enrôler c’est accomplir un devoir républicain.
Pour ce qui est de la présidentielle de 2020, permettez-moi de dire que ce scrutin est déterminant pour l’avenir de ce pays. Nous souhaitons un scrutin paisible et ouvert à tous. Cependant, en dépit des enjeux que ce vote pourrait représenter, les ivoiriens ont un besoin primaire qui me parait sine qanun. Il s’agit de questions fondamentales qui sont rattachées à l’amélioration des conditions de vie. L’accès aux centres de santé, à l’école, à l’eau potable, à la fluidité routière et une maitrise du coût de la vie ainsi que des réponses au problème de l’emploi. La réalisation de ces énumérées n’est possible que dans un contexte de gouvernance favorable. Depuis l’accession du Président Alassane Ouattara en 2010, on note des avancées importantes :
– Une amélioration du climat des affaires à travers la création du tribunal de commerce, les facilités dans la démarche de création d’une entreprise, la révision du seuil de passation des marchés publics, l’augmentation du taux de passation à 30% en faveur des PME ivoirienne et aussi la création de la Cellule d’information et des opérations économiques (CELIOPE) logée dans l’enceinte de la Direction général du budget et des finances et qui permet aux entreprises d’éviter les passifs ;
– La modernisation et la sécurisation de l’état civil par l’adoption du projet du Registre National des Personnes Physiques (RNPP) dont la mise en œuvre a été confiée à l’Office National d’Identification (ONI), permettant d’identifier toute la population à travers un numéro unique pour chaque citoyen sur l’étendue du territoire national et à l’extérieur du pays ;
– Les réformes politiques et institutionnelles pour soutenir le développement en créant un climat de stabilité durable ;
– La réalisation de nombreuses infrastructures économiques dont le réaménagement de l’aéroport et l’augmentation de la flotte aérienne, l’extension du Port autonome d’Abidjan, les innovations apportées au transport terrestre, le troisième pont ainsi que les nombreuses voiries réalisées à travers le pays et dans le district d’Abidjan ;
– La réhabilitation des infrastructures sanitaires et la construction des structures de grands standings (l’hôpital mère enfant de Bingerville, le CHU d’Angré,…) ;
– La construction d’un stade moderne, la construction de nombreux logement sociaux et l’aménagement de la baie des lagunes ;
– L’augmentation du Smig, la revalorisation de la grille salariale des fonctionnaires et agents de l’Etat et l’augmentation des baux des corps habillés ;
– Le retour de la confiance avec les institutions internationales, marqué par de nombreux investissements ;
– La baisse de l’indice d’insécurité et la percée de la Côte d’Ivoire sur la scène diplomatique ;
– Le retour de plusieurs exilés politiques, le dégel des avoirs et la libération de bon nombre d’entre eux ;
Ce sont là quelques projets importants qui ont été réalisés sous la gouvernance du Président Ouattara. Plusieurs projets connaitront d’ici peu, un début d’exécution. Il s’agit notamment du quatrième pont, du projet du métro urbain,… je partage avec vous toute cette série d’action pour rappeler combien de fois les impacts d’ADO sont visibles à travers le pays. Nous tenons à féliciter le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly et l’ensemble de son gouvernement pour le travail déjà accompli.
Le quinquennat de 2020 – 2025 devra s’inscrire dans la continuité et la poursuite des projets ADO. Les velléités exprimées jusque-là, ne le sont pas sur des bases de continuité. Certains avancent une approche de temps générationnel de la gestion du pouvoir d’Etat. D’autre par contre se braque dans une logique de revendication sur la base d’une promesse de concession qui leur aurait été faite lors de la présidentielle de 2015. Le second mandat du Président de la République souffre d’un manque de solidarité interne. Ceux qui revendiquent le fauteuil présidentiel constituent aujourd’hui l’avant-garde de l’opposition politique, en étant les auteurs des critiques les plus exacerbées contre la gestion du régime dans le but d’avoir la sympathie des militants pro-Gbagbo. Une gestion dont ils ont pratiquement tous participés en occupant des hautes fonctions à un moment donné. Le risque de crise de continuité est élevé et les impacts seront conséquent sur les grands travaux engagés ou ceux avenirs.
Le débat autour de la présidentielle de 2020 pourrait saper l’ambition de faire de la Côte d’Ivoire un Etat émergent. La propagande faite autour de l’alternance est anti constitutionnelle et consacre une vue de l’esprit contre la démocratie. Un troisième mandat du Président Ouattara sera salutaire non seulement pour le pays par ce qu’il permettra la poursuite et l’achèvement des grandes innovations, mais aussi pour la consolidation du RHDP qui n’a pas pris le temps de préparer la succession. Il faut respecter la constitution que le peule s’est librement donné en 2016. Aucune disposition n’interdit l’actuel Chef de l’Etat Alassane Ouattara voir même le Président Konan Bédié de se présenter lors du scrutin de 2020. Les prétextes qui sont avancés participent à de simples spéculations non fondées et qui n’ont aucune valeur au regard de la loi.
Nous sommes dans un contexte où d’un côté, l’opposition politique se trouve fragmentée et pour le moment peine à trouver ses marques et de l’autre côté de nombreux velléités au sein de la majorité au pouvoir qui visiblement, se sont pas démarquer pour se préparer à temps. Ils sont longtemps restés confiner dans de nombreuses hésitations. Ils ont pratiquement passé leur temps à des critiques moins courageuses contre la gouvernance actuelle sans aller au-delà, pensant que cela pouvait leur conférer un statut présidentiable. Le Chef de l’Etat demeure encore la seule personnalité capable de rassembler les houphouétistes. Une alternance pressée ou mal négociée parce que certains ont un parcourt à achever, peut plomber le dynamisme du développement actuel du pays.
SANOGO KAKOU SERGE (SKS)
Président du MOJACI
09 29 59 05