Le député de Tiassalé, Assalé Tiémoko, tient à son projet. Alors que des informations annoncent qu’il ne va plus présenter à l’Assemblée nationale son texte sur la limitation d’accès à des postes électifs et nominatifs à 75 ans, le parlementaire donne une réponse différente.
Cela fait quelques semaines qu’il n’est plus très actif sur les réseaux sociaux. Pourtant c’est par ce canal qu’il avait annoncé son désir de soumettre à ses collègues députés un texte de fixation d’un âge plafond pour accéder à des fonctions électives ou nominatives. Ce ‘’silence’’ a aussi coïncidé avec l’information il y a quelques jours d’un abandon du projet. Il n’en est rien, fait savoir Assalé Tiémko.
« Il n’y a pas de silence de ma part. Nous sommes à la phase de rédaction du texte de loi », rassure-t-il à 7info qui l’a rencontré à son bureau à l’Assemblée nationale le jeudi 10 février 2022. L’élu de Tiassalé annonce le dépôt de son texte de loi le 1er avril 2022, jour de la rentrée parlementaire. « Dès le 1er avril 2022, les propositions de loi seront déposées à l’Assemblée nationale », soutient-il. Député indépendant, Assalé Tiémoko est conscient que la tâche ne sera pas aisée.
Il compte engager des pourparlers avec les membres des différents groupes. « En tant que député indépendant, je dois faire avec les groupes parlementaires, les présidents de ces groupes parlementaires et les présidents des partis politiques de ces groupes parlementaires », a-t-il dit.
Si cette loi est acceptée et adoptée, elle tombera comme un coup de massue pour d’importants acteurs de la scène politique ivoirienne. Il s’agit des anciens présidents Laurent Gbagbo (77 ans), Henri Konan Bédié (88 ans) et l’actuel chef de l’État, Alassane Ouattara (80 ans).
Alors question. Les députés du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié, ceux d’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) ainsi que ceux du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), accepteront-ils de voter une loi qui exclurait leur leader respectif des joutes électorales à avenir ? Pas sûr.
L’auteur du texte, lui, reste confiant. C’est l’aspiration commune des ivoiriens, pense-t-il. « La limitation de l’âge est une préoccupation majeure pour les Ivoiriens. Je crois qu’un débat s’impose. Depuis 30 ans, la Côte d’Ivoire est dans une léthargie », dit-il.
La limitation d’âge à 75 ans pour se présenter à l’élection présidentielle était de vigueur en Côte d’Ivoire. Cette clause a été retirée de la loi fondamentale dans la nouvelle constitution ivoirienne votée courant 2016.