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L’impact du covid-19 sur l’UEMOA révélé dans le dernier rapport de Bloomfield intelligence

Mis à jour le 6 avril 2020
Publié le 06/04/2020 à 6:31 , , , ,

Le monde entier est en alerte maximale depuis l’apparition du coronavirus en décembre dernier. Les pays doivent faire face à la crise sanitaire qui met à rude épreuve leurs économies. Epargnée au début de la pandémie, l’Afrique est désormais touchée et son système économique est en danger. Bloomfield Intelligence, montre l’impact du coronavirus sur la zone UEMOA, notamment des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

A ce jour, tous les états membres de la zone UEMOA sont touchés par la pandémie. A mesure que progresse l’épidémie du Covid-19, les perspectives de croissance économique sont revues à la baisse. La propagation du Covid-19 a contraint les Etats à prendre des mesures qui ont un impact sur l’économie, à savoir la fermeture des frontières, la fermeture des commerces, le confinement total ou partiel etc. Ainsi, l’OCDE prévoit une croissance de l’économie mondiale entre 2,4% et 1,5% pour l’année 2020 contre de 2,9% initialement prévu.

En 2017, les cinq (5) principaux produits d’exportations de la zone étaient l’or, le cacao, le pétrole, la noix de cajou et le coton. Ils représentent 64,72% des exportations totales de biens. La répartition géographique des exportations officielles de l’Union montre que celles-ci sont destinées principalement à l’Europe (44,1%), suivie de l’Afrique (21,6%), de l’Asie (20,5%) et de l’Amérique (7,9%). Une augmentation de la production en raison d’une bonne pluviométrie et la baisse de la demande en raison de la propagation du Covid 19 ont contribué à un repli des cours au mois de mars. Cette situation pourrait perdurer et avoir une incidence sur les exportations de la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, et dont les produits du cacao représentent 38,6% de ses exportations totales de biens en 2018.

Tout le secteur agricole pourrait pâtir de la baisse des subventions ou distribution d’intrants réalisés par certains Etats dans leur Plan National d’Investissement Agricole, et de la baisse de la demande. Le maintien de la Côte d’Ivoire du prix bord champ du cacao pour la campagne intermédiaire est une bonne nouvelle pour les paysans de ce sous-secteur. Mais la mesure sera-t-elle respectée jusqu’à la fin de la crise ? D’autant que le pays fait déjà face à des crises dans d’autres secteurs, notamment le tourisme.

A la vue des restrictions de distanciation requises, de fermetures d’établissements récréatifs et des frontières prises, notamment les activités d’hôtelleries, de restaurations, du divertissement et les transports, la Côte d’Ivoire et le Sénégal perdent des millions FCFA chaque jour. Une situation qui pèse énormément sur leurs économies selon Bloomfield Intelligence. Il faudrait ajouter à cela le secteur pétrolier durement éprouvé dans ces deux pays. En Côte d’Ivoire, les autorités ont réduit le coût du carburant à la pompe eu égard à la chute des cours à l’international. Ils connaissent des baisses assez importantes, perdant plus de 60% de leur valeur sur le premier trimestre. Cette chute résulte du déséquilibre sur le marché entre offre abondante et baisse de la demande mondiale. Même si les pays producteurs arrivaient à s’entendre sur un quota de production, le ralentissement de l’économie mondiale et l’importance des stocks limiteraient la hausse des cours par rapport à leur niveau de l’année dernière. La Côte d’Ivoire et le Sénégal sont les principaux pays de la zone dont les exportations seraient exposées.

Alors que faut-il faire pour minimiser les conséquences économiques dans la zone UEMOA ? Les Ministres africains de l’économie et des finances appellent à l’allègement de la dette publique. Pour donner suite à cette demande formulée, le Groupe de la Banque mondiale (GBM) et le Fonds monétaire international (FMI) ont dans un communiqué commun appelé tous les créanciers bilatéraux officiels, notamment les membres du G20, à la suspension des paiements de la dette. Cela devrait permettre de répondre aux besoins immédiats de liquidités de ces pays afin, non seulement, de faire face aux conséquences de l’épidémie de coronavirus, mais aussi de se donner le temps d’évaluer l’impact de la crise et les besoins de financement.

Eric Coulibaly

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