La publication de la liste électorale provisoire a montré que cet important document comporte de nombreuses irrégularités comme l’a toujours dénoncé l’opposition.
Assainir la liste électorale, qui comporte de nombreuses irrégularités, a toujours été exigé par l’opposition significative de la scène politique ivoirienne. Et la publication de la liste provisoire en prélude aux échéances électorales du 2 septembre 2023, a montré que cet élément du processus électoral comporte de nombreuses irrégularités. Par exemple, des personnes décédées depuis plus d’une décennie font partie des électeurs qui prendront part aux votes du 2 septembre.
« Mon père est décédé en janvier 2011. Mais il figure sur la liste des électeurs au Collège Victor Schœlcher de la Riviera », témoigne un habitant de la cité Alabra dans la commune de Cocody à Abidjan.
Une situation confirmée par une autre dame dont l’époux, décédé en 2016, est toujours inscrit sur la liste électorale.
« J’ai perdu mon mari en décembre 2016. Bien qu’il ne soit plus de ce monde, il fait toujours partie des électeurs de Cocody Angré ».
En conférence de presse le mardi 30 mai 2023, Me Habiba Touré, directrice de cabinet de l’ex-président Laurent Gbagbo, a relevé certaines irrégularités sur la liste électorale.
“ Nous avons pu constater la présence sur la liste électorale de notre illustre Bernard Dadié, décédé, il y a pourtant plus de 4 ans“, a-t-elle déploré. Et de s’interroger : “Comment une si grande personnalité, dont le décès ne pouvait pas passer inaperçu, peut encore se trouver sur la liste électorale“. L’ancien Premier ministre Seydou Diarra, décédé le 19 juillet 2020, le ministre Sery Bailly, décédé en décembre 2018, sont toujours présents sur la liste. Au nombre de ces irrégularités, la présence du nommé Traoré Hamed, né le 1er septembre 1850, suscite des interrogations. Des cas qui posent un problème de sincérité de la liste électorale.
Depuis quelques années, l’opposition ivoirienne exige l’audit de la liste électorale. Et la publication de la liste provisoire, publiée le dimanche 28 mai, a montré à suffisance qu’il est temps d’assainir ce levier électoral.
