Culture

Littérature : la traversée ou la résilience d’une famille passée par toutes les émotions, dans la lutte contre le covid-19

Mis à jour le 31 juillet 2021
Publié le 01/08/2021 à 6:00 , , ,

L’histoire se déroule en France. Mais l’onde de choc s’est ressentie en Côte d’Ivoire et au Canada. «La traversée» retrace les moments d’angoisse de la famille Di Nacera lors de l’hospitalisation du père de 80 ans, atteint du covid-19.

Philippe Di Nacera, journaliste et directeur général adjoint de 7info, revient sur une période qui a mis à rude épreuve les liens qui unissent sa famille. Son père de retour du Canada, où il rendait visite à son deuxième fils Laurent, a contracté le coronavirus sans vraiment le savoir. Puis après, tout s’enchaîne. Le virus a eu le temps de s’installer dans les poumons du vieil homme pour ensuite dégrader gravement sa santé.

C’est donc depuis la Côte d’Ivoire que Philippe apprend l’hospitalisation de son père. Des faits qu’il tenait absolument à partager à travers sa première œuvre littéraire.

«Je voulais garder, pour nous, la mémoire de ces moments. Et puis, j’avoue que coucher chaque jour sur le papier les faits et les sentiments qui me traversaient, étaient un bon moyen de faire baisser, un peu, l’angoisse. C’est plus tard que j’ai pensé que cela pourrait, peut-être, intéresser d’autres personnes», fait savoir l’auteur.

La pandémie de covid-19 apparue en Chine au mois de décembre 2019, a ébranlé pendant plusieurs mois le monde entier. Aujourd’hui, plus de 4 millions de personnes ont été emportées par le virus et les pays continuent de se battre contre ce mal, qui a remis en cause tous les systèmes de santé et révélé les limites de l’humanité. En France, plus de 136 000 personnes ont perdu la vie depuis le début de la pandémie.

Heureusement, malgré les deux comas subis par le père, le drame a pu être évité par la famille Di Nacera. De quoi faire remonter des souvenirs d’enfance. Car Philippe le précise, il est devenu journaliste grâce à son père. Ensemble, ils ont écumé tous les journaux télévisés de 20 heures des années 80. Philippe n’était alors qu’un adolescent à cette époque.

«Devenir journaliste, je le dis dans le livre, était un objectif ultime et je dirais intime. Je n’osais pas en parler. Je craignais que cela me porte malchance. Et surtout, je ne connaissais personne dans ce milieu, je ne savais pas comment l’aborder. Alors j’ai envisagé une carrière universitaire. J’étais en Fac de droit, à Nice, dans le sud de la France, et j’aimais beaucoup le droit public, le droit constitutionnel. Mes professeurs en DEA (aujourd’hui Master 2), auraient souhaité que je poursuive dans cette voie. Mais l’appel du métier de journaliste a été le plus fort. Je suis parti à Paris pour me rapprocher du « cœur du réacteur » de ce métier», confie-t-il.

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Autre point important dans l’œuvre, l’identité. L’auteur aborde le sujet sans tabou. Lui, dont les parents sont originaires d’Algérie en Afrique du nord, trouve important de lever le voile sur ses racines. Il en parle d’ailleurs avec fierté.

«Je savais depuis ma plus tendre enfance que mes racines trempaient ailleurs que là où je suis né, à savoir en Algérie où sont nés mes parents. Français d’Algérie, ils ont vécu cette forme d’exil définitif quand, à l’indépendance, en 1962, ils ont été  « rapatriés » en France. J’ai toujours assumé ce pan de mon histoire familiale. Enfant, puis adolescent et jeune adulte, j’ai ressenti la nécessité de connaître, de comprendre et de digérer cette histoire, pour être un « homme entier », si je puis dire. J’aime ce pays que j’ai eu la chance de visiter avec mon père. Il ne faut pas avoir peur des préjugés, il ne faut pas se mentir ni mentir aux lecteurs, surtout si on prétend écrire un texte qui s’approche d’une certaine vérité. Cet aspect de mon histoire familiale est fondamental pour comprendre les liens qui nous lient dans notre famille» assure l’auteur.

«La traversée» est aussi une œuvre autobiographique de l’auteur. Une première rendue possible grâce au covid-19 qui n’a finalement pas que des points négatifs.

Eric Coulibaly

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