Le mercredi 27 mai 2020 s’est tenu un conseil des ministres présidé par le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara. Au cours dudit conseil, un décret fixant du 10 au 24 juin 2020 la révision de la liste électorale a été signé.
Contre toute attente, des partis politiques de l’opposition, dans un communiqué dont 7info.ci a eu copie, disent contester la Commission électorale indépendante (CEI), structure chargée de mener l’opération.
« Les partis politiques de l’opposition notamment, PDCI-RDA, EDS, USD, URD, RPP, UPCI, RPCI, CAR-UDD, et LIDER ont relevé qu’ils récusent l’organe électoral actuel parce qu’il est inféodé au pouvoir, non consensuel et donc incapable de garantir des élections transparentes et crédibles », indique le communiqué.
Ces formations politiques soutiennent que la programmation est loin de refléter les conclusions de l’atelier d’information et d’échanges sur le processus électoral, organisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) le 06 mai 2020. Ce collectif de partis politiques dénonce « les attitudes cavalières et méprisantes adoptées par le gouvernement et ses démembrements depuis le début des discussions relatives à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 », et prend à témoin l’organisme international.
Et pourtant, quelques jours avant que ne soit connue la date de révision de la liste électorale, ces partis ont invité leurs militants à s’approprier le processus d’enrôlement. Même le Front Populaire Ivoirien, parti abonné depuis la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 au boycott des élections, appelle ses militants à prendre d’assaut tous les centres d’enrôlement.
« Le Comité Électoral du FPI que nous avons la charge de conduire a annoncé, sous la supervision du Secrétaire Général Assoa Adou, la mise en mission de 206 délégations à l’assaut de tout le territoire national et de la diaspora ivoirienne en vue de la sensibilisation et de la mobilisation des militants et des électeurs », a expliqué le mardi 26 mai au cours d’une conférence de presse Tapé Kipré, président du comité électoral du FPI.
Cette nouvelle volte-face cache-t-elle plus une incapacité de l’opposition à se fédérer autour de points consensuels face au RHDP?
Arnaud Houssou
7info.ci