Pour la Commission électorale indépendante (CEI), l’opposition dit non au ministère de l’Intérieur et de la sécurité.
Le dialogue engagé par le Premier ministre ivoirien et l’opposition pour la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) a repris ce mercredi mais bute toujours sur le refus de l’opposition de voir le ministère de l’Intérieur et de la sécurité siéger au sein de cette institution.
Trouver une solution consensuelle pour la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), chargée d’organiser les élections en Côte d’Ivoire; c’est le sens du dialogue qui se poursuit entre le chef du gouvernement ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, les partis politiques et la société civile ce mercredi 19 juin.
«Le 21 janvier 2019, sur instruction du Président de la République, le gouvernement a engagé des discussions relatives à la recomposition de la Commission électorale indépendante. Cette décision traduit la ferme volonté du Président Alassane Ouattara d’apporter une réponse consensuelle prenant en compte les observations et requêtes pour la réforme de la CEI et principalement celles de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, dans une optique générale de préservation de la paix et de la cohésion sociale. En vue d’assurer un caractère inclusif à la réforme, le gouvernement a entamé la réflexion avec les partis et groupements politiques d’une part, et d’autre part avec les organisations de la société civile. Il reste entendu que dans le cadre de ce processus, les discussions vont se poursuivre au gouvernement puis au parlement et Sénat, en vue de la formalisation des décisions qui seront arrêtées », a présenté Amadou Gon Coulibaly.
Pour une partie de l’opposition ivoirienne une réforme exclusive de la CEI s’impose : pas question que le ministère de l’Intérieur et de la sécurité siège au sein de cette institution.
«Un groupe demande que le ministère de l’Intérieur et de la sécurité soit purement et simplement retiré de la CEI. Mais je crois fermement qu’on finira par trouver un terrain d’entente », a révélé d’une voix emprunte de joie Kouadio Osvalt, président de Commission nationale pour le développement de la Côte d’Ivoire (CNDCI).
Face aux positions divergentes de certains groupements politiques, le Premier ministre s’est montré optimiste car pour lui, même les positions les plus tranchées peuvent être abandonnées pour l’intérêt général : « Votre participation active aux échanges montre bien que le dialogue demeure l’instrument le plus efficace pour aborder les problématiques auxquelles notre société est confrontée, tant dans sa marche démocratique que dans sa quête d’un développement harmonieux pour le bien-être des populations. Les contradictions, même les plus tranchées peuvent, à l’examen, trouver des points de convergence, tant que la volonté de servir notre pays demeure l’objectif partagé » a-t-il assuré.
Pour rappel depuis sa création en 2001, la CEI a toujours été contestée par les partis d’opposition qui la considère comme un instrument au service du pouvoir. Comme solution aux controverses, Michelle Gogoua, membre de la société civile estime qu’il faut accorder un rôle d’arbitre à la société civile.
« Le représentant du FPI dit qu’il ne veut pas que les entités qui représentent les institutions briguent la présidence de la CEI. Je dis que si on parle représentativité, je pense qu’il faut les partager équitablement entre l’opposition, les institutions étatiques et la société civile qui va jouer le rôle d’arbitre pour départager les autres partis. Il n’y a rien qui soit difficile et qui ne soit pas réglable » fait-elle savoir dans la droite ligne de la vision du dialogue du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly.
Arnaud HOUSSOU
7info.ci