Continent

L’oréal et l’Unesco au secours des scientifiques africaines

Mis à jour le 14 novembre 2019
Publié le 14/11/2019 à 1:41 , , ,

Les femmes seront à l’honneur le 21 novembre prochain à Dakar, lors de la Xeme édition du For Women in Science Africa Subsaharan, programme lancé par le géant cosmétique L’Oréal et l’UNESCO. 

Stéphanie Maubath Carène KONAN, est la seule doctorante ivoirienne représentée à ce grand rendez-vous. Elle est issue de l’Université Félix Houphouët-Boigny, spécialisée en Informatique et science informationnelle dont les travaux de recherche ont porté sur « La géomatique au service de la lutte contre la malnutrition ». 

Lancé sur le continent africain en 2010, par le numéro un de l’industrie cosmétique et l’UNESCO, ce programme vise à valoriser les travaux et parcours de scientifiques exceptionnelles. Ces informaticiennes, ingénieures et biologistes témoignent toutes de la diversité et de l’excellence scientifique au féminin en Afrique subsaharienne. L’enjeu est également de leur permettre de briser le plafond de verre, encore trop pénalisant sur le continent. Leur champ de compétences est vaste puisqu’il recoupe plusieurs disciplines scientifiques essentielles au développement de la recherche dans le monde telles que : les nano-sciences, l’obésité, la malnutrition et le VIH infantiles, l’environnement, la prévention de graves maladies infectieuses, les recherches sur le génome, sur l’année du sommeil, la déforestation sur le continent et bien d’autres encore…Parmi elles, 15 doctorantes recevront de la Fondation L’Oréal des bourses d’un montant de 10 000 euros, et 5 d’entre elles, un soutien financier de 15 000 euros. Durant les trois jours précédant la cérémonie de remise des bourses, ces vingt jeunes talents suivront une formation spécifique dispensée par des experts internationaux soigneusement sélectionnés par la Fondation L’Oréal. Les disciplines suivantes seront abordées : leadership, management, négociation, communication et prise de parole en public. Les boursières bénéficieront d’une campagne de visibilité sur le continent africain de grande ampleur avec le soutien du groupe L’Oréal.

A lire aussi: LA CAIDP ET L’UNESCO FORMENT SUR LES ODD ET LE JOURNALISME D’INVESTIGATION

Alexandra Palt, Directrice Générale de la Fondation L’Oréal met en avant le désir de soutenir plus que jamais les femmes de science en Afrique. « Bien que le développement économique et la croissance démographique du continent africain soient inédits à l’échelle mondiale, les États africains font face à des défis majeurs : dérèglement climatique, pauvreté, accès inégal à l’éducation ou encore raréfaction des ressources naturelles. Pour les relever, la science et l’innovation sont des leviers essentiels et il est indispensable que les femmes puissent contribuer pleinement et équitablement au développement de solutions issues de la science, en favorisant l’innovation et en enrichissant la recherche au niveau local. C’est le combat que porte la Fondation L’Oréal en Afrique » déclare-t-elle dans sa Tribune. Et pour cause, parmi les chercheurs mondiaux, seuls 2,4% sont des scientifiques africains dont 30% à peine sont des femmes. « En Afrique de l’Ouest, seuls 8% des laboratoires de recherche sont dirigés par des femmes » poursuit-elle. Ainsi, la fondation entend apporter une aide au financement d’infrastructures et laboratoires afin d’aider les scientifiques subsahariens, hommes et femmes, à améliorer la qualité de la recherche. Alexandra Palt déplore le manque de « rôles modèles » et la faible présence des femmes dus à certains paramètres comme « la perpétuation de traditions culturelles profondément ancrées, qui attribuent certains rôles aux femmes, n’encourageant pas les jeunes filles à entamer des études scientifiques. Et pour celles qui songent à se lancer dans la recherche, équilibrer études et obligations familiales représente un défi de taille, que viennent parfois encore renforcer les verrous propres à la structure du système académique ».

Il est donc essentiel pour L’Oréal de mettre en avant et soutenir les extraordinaires chercheuses du continent, qui sont « indispensables pour développer une recherche inclusive en Afrique, pour l’Afrique et menée par des Africain·e·s » déclare-t-elle.

A lire aussi: EDUCATION NATIONALE- LA DIRECTRICE DE L’UNESCO LANCE UN PROGRAMME NUMERIQUE D’ALPHABETISATION POUR 520 FEMMES COMMERÇANTES

Depuis la création du Prix international L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science, et celle du programme dédié à l’Afrique subsaharienne, 11 femmes scientifiques d’exception et 129 jeunes talents, doctorantes et post-doctorantes, toutes issues du continent africain, ont été accompagnées et mises en avant nous apprend-t-elle. Pour cela, deux programmes ont été créés : l’un dédié à l’Afrique du Sud, et l’autre se déployant dans les 48 autres pays de la région subsaharienne. L’objectif est de doubler le nombre de jeunes femmes scientifiques qui bénéficieront du programme car « Il est indispensable que l’Afrique puisse compter sur ses meilleurs talents. Parce que l’Afrique a besoin de Science, et que la Science a besoin des femmes » conclue-t-elle.

Manuela Pokossy-Coulibaly

7info.ci

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE