Société

LT/Colonel Assiri TANO Maximin: « Nous faisons tout pour réduire le sciage à façon »

Mis à jour le 15 juillet 2019
Publié le 15/07/2019 à 11:29 , ,

7info.ci s’est entretenu avec le Lt/Col Assiri Tano Maximin, Directeur départemental du ministère des Eaux et forêts de Danané . Il fait du reboisement son  cheval de bataille sans toutefois manquer de mener la lutte contre le sciage à façon.

Combien d’agents vous reste-t-il et quelle est votre zone de compétence?

Je couvre deux départements à  savoir Danané et Zouan-Houin.  Nous avons deux cantonnements: celui de Danané qui couvre  Daleu, Mahanpleu et Koulinlé  et Zouan-Hounien qui couvre Teapleu et Bin-Houyé. Nous avons 66 agents mais avec la mutation qui vient d’ intervenir, nous avons  aujourd’hui 45 Agents.

Quel est l’état des lieux des  forêts classées et  villageoises dans la zone sous votre contrôle?

En fait, les forêts classées  sont gérées par la Sodefor mais  les Eaux et forêts ont un  regard sur les six forêts  classées puisque la Sodefor  est sous tutelle du ministère des Eaux et forêts donc, c’est avec la Sodefor que nous  pouvons avoir les réelles  statistiques. Mais, la  direction départementale  couvre cinq forêts classées dont  trois à Danané et deux à Zouan-Hounien.
En général, toutes les  forêts classées de la Côte d’ Ivoire sont infiltrées  mais, il  y a eu une opération de  déguerpissement dans les  forêts classées à Danané c’est-à-dire le mont Momi et la forêt classée de Teapleu. Pour le moment, nous pouvons dire que grâce à toutes ces opérations qui sont menées par la SODEFOR  et  d’autres forces vives ont  permis de déguerpir les  clandestins.

Selon les indiscrétions, le  phénomène de sciage à façon a  pris de l’ampleur dans la  région. Que faîtes-vous face à ce fléau ?

Il faut dire que, c’est un  fléau qui mine la forêt  ivoirienne et les agents des  eaux et forêts  font de  cette lutte, un combat  quotidien. Il y a eu même un  décret présidentiel  concernant ce fléau. Il est  difficile de les prendre à l’ hameçon parce que les scieurs  ont adopté un autre système,  celui de scier nuitamment  mais, nous faisons l’effort avec les moyens mis à notre  disposition par notre  ministère afin de le diminuer. Mon souhait, réduire l’activité des  scieurs. En ce moment, nous sommes en saison pluvieuse, nous avons des difficultés  par rapport à la dégradation  très avancée des pistes. Mais,  dans ce sens encore le  ministre a doté nos  postes de deux motos qui nous  permettent d’être plus  opérationnels. Notre objectif,  c’est de réduire le sciage à  façon. Dans le mois d’avril,  nous avons traduit un scieur  à la justice pour montrer aux  populations que ce fléau met  à mal nos forêts.

En plus de  cette action de lutte contre le sciage à façon qu’elles autres actions menez-vous pour restaurer le couvert forestier ?

Normalement, tout forestier doit se baser sur le  reboisement. C’est le  reboisement qui va nous  permettre d’atteindre les  objectifs de 20% pour que le  pays soit un pays forestier. Mais, nous avons un souci,  celui de la disponibilité des  terres et nous faisons des  sensibilisations avec l’appui  de la mairie et de la préfecture.

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Au niveau de Danané, nous  avons 15 milles plants en  pépinière et 4 milles à Zouan- Hounien. C’est au total 19  milles plants et nous faisons la  sensibilisation auprès des  villageois et des personnes  physiques pour avoir les  terres disponibles. Je vous  annonce que cette année, nous  avons 25 hectares disponibles  dont 3 hectares à l’hôpital  de Danané que nous reboisons et le lancement  est prévu si possible le 7  Août.

Quelles sont les grandes lignes de la nouvelle politique forestière?

La nouvelle politique est  salutaire surtout qu’il y a  la question de changement  climatique aujourd’hui qui  est un problème  mondial.  Je  pense que cette nouvelle  politique forestière  enclenchée par le ministère  est la bienvenue. On  parle de l’agro foresterie qu’ il faut accentuer. C’est  pourquoi, nous sensibilisons  les parents pour dire qu’ aujourd’hui, s’il n’y a pas  de forêt, l’agriculture va prendre un coup. Il  y a aussi le projet forêt-cacao qui est aussi lancé. C’ est une bonne politique parce  qu’après 30 ans, les eaux et  forêts ont été dotées de  moyens de déplacement. Donc  30 ans après, en 2018, nous  venons d’être dotés de moyens,  c’est une satisfaction  totale pour les agents des  eaux et forêts que nous  sommes. Le ministre a joué sa  partition et le reste  nous appartient.  Mais, la  question de la forêt n’est  pas seulement le problème des  forestiers, il faudrait que  tout le monde joue sa  partition parce que planter  un arbre est capital dans la  vie d’un homme.

Interview réalisée par 

Olivier Dan, Correspondant Ouest

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