Société

 Lutte contre la vie chère, ces pratiques qui menacent le processus

Mis à jour le 28 mars 2022
Publié le 28/03/2022 à 6:28 , ,

Des grognes s’élèvent du côté des agents de prix du ministère du Commerce et de l’Industrie. Depuis quelque temps, ces acteurs chargés de la surveillance du marché sur l’ensemble du territoire font face à de nombreuses difficultés dans l’exercice de leur mission, et qui pourraient avoir une incidence sur la bonne marche de la lutte contre la vie chère en Côte d’Ivoire.

Ils sont au total 400 agents. Mais en plus du nombre insuffisant pour la mission à accomplir, ces surveillants des marchés font aussi face à un autre type de difficultés. Le sous-équipement est l’une des principales difficultés rencontrées dans leur action. « Nous avons un manque criant de véhicules pour des personnes qui sont constamment amenées à aller sur les marchés. À Abidjan par exemple, toutes les directions ont en leur sein trois ou quatre équipes pour un seul véhicule. Il faut également ajouter que dans le cadre du contrôle des instruments de mesure dont nous avons la charge, nous sommes aussi déficitaires en matériels. Nous nous demandons comment pouvons-nous être efficaces dans la lutte contre la vie chère sur le terrain ? », s’interroge, Israel Djè Kouassi, le président du Syndicat national des agents des prix (SYNAP-CI), joint par 7info.

Hormis cela, le problème d’assermentation fragilise aussi le milieu des agents des prix ivoiriens. Selon Israël Djè Kouassi, la majeure partie de ses pairs n’a pas encore prêté serment. « Du point de vue de la loi, pour que le contrôleur aille dans un magasin ou aille demander les livres de compte d’une entreprise, il faut que ce dernier ait prêté serment. En Côte d’Ivoire, pour que nous prêtions serment il faut attendre quatre ans et ce n’est pas normal. La loi dit que ceux qui doivent prêter serment ce sont les contrôleurs ou agents de prix. Malheureusement, il n’y a pas de textes qui définissent des critères de prestation de serment. Donc enseignants, techniciens supérieurs du commerce, membres du cabinet, on veut assermenter tout le monde, d’où cette longue attente et le faible taux d’agents des prix assermentés », précise-t-il pour 7info.

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Au nombre des obstacles rencontrés sur le terrain, la mission des agents des prix fait également face aux interventions intempestives pour plaider en faveur des commerçants véreux épinglés. « Il n’est pas rare de voir de hauts responsables de l’administration s’adonner à cette pratique. Très souvent quand leurs parents sont épinglés, ils appellent directement nos responsables pour qu’on annule le procès-verbal et pour que ce dernier ne paie plus d’amende. S’il y a trop d’intervention de ce genre, les recettes des amendes n’augmentent pas et les primes des agents des prix ne sont pas payées. Il faut que cela change si on veut vraiment avancer », se désole le président du SYNAP-CI.

Autant de difficultés dans l’exercice de leurs missions qui font dire à Israël Djè Kouassi que : « si les moyens ne sont pas réunis et que nos conditions de travail ne sont pas améliorées, je crains malheureusement que la lutte contre la vie chère dans laquelle le gouvernement est engagé soit un échec. Il faut que les populations aient accès facilement aux produits et que la paix sociale soit maintenue dans le pays ».

Déployés sur le terrain dans le cadre de la phase répressive du respect des mesures du plafonnement des prix, les agents des prix ont pour missions, la surveillance des marchés, la lutte contre la fraude et la contrefaçon et le contrôle de la fiabilité des instruments de mesure.

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