La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) quitte le pays. Mais ce retrait ne se fait pas sans anicroches. La rétrocession des installations de la mission onusienne semble poser problème entre les autorités et des groupes armés dans le pays.
À qui doivent revenir les installations de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) ? La question attise la tension dans le pays entre les autorités de la transition et un groupe armé malien signataire de l’Accord de paix sur le statut des forces de la MINUSMA communément appelé SOFA.
Pour la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), ce n’est pas certainement pas au gouvernement de transition d’hériter de toutes les installations de la mission onusienne. Ce groupe armé revendique les bases militaires dans les régions du nord du pays, situées dans les zones sous son contrôle. Il s’agit notamment du camp de Ber dans la région de Tombouctou qui est déjà fermé.
Conformément aux directives des Nations Unies, la MINUSMA ne transfère officiellement ces camps qu’aux autorités civiles de l’État malien. C’est d’ailleurs en application de ces directives que Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, a fait la déclaration de rétrocession le lundi 14 août 2023.
Mais la nouvelle ne plaît pas à tous dans le pays, principalement pas à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Ce groupe armé envisage de limiter la présence de l’armée malienne dans certaines parties du pays. La CMA suggère également la création d’une zone tampon de non-droit comme par le passé, où l’accès était contrôlé par les séparatistes. Pour le groupe armé, les Nations unies seront responsables des conséquences qui surviendraient après les rétrocessions des bases à l’armée nationale.
Depuis, la tension entre les deux camps rivaux est palpable. Certaines sources évoquent même des velléités de reprise des combats du fait de la dégradation de la confiance entre les différentes parties signataires de l’Accord.
La MINUSMA quitte le Mali après une décennie de présence. Dans ce pays, elle a établi 12 camps dans le nord et le centre du pays, ainsi que son quartier général à Bamako. La restitution formelle des camps à l’Etat malien est une étape importante dans le processus de retrait de la MINUSMA du Mali. Elle symbolise la fin de la présence et de la responsabilité de la MINUSMA dans le camp et la zone qu’il couvrait, puisque la Mission transfère ses responsabilités issues de son mandat aux autorités maliennes, avec la contribution éventuelle de l’équipe pays des Nations Unies, du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’ouest et le Sahel (UNOWAS) et d’autres parties prenantes.
Richard Yasseu
