Ce n’est pas la réponse officielle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Mais déjà, le médiateur de cette organisation sous-régionale donne une indication sur la position future de ses mandants relative à la proposition des militaires de rester au moins cinq ans au pouvoir au Mali.
Cinq ans au pouvoir pour une transition, ça ne passe pas. C’est en substance ce qu’il convient de retenir de ce que Goodluck Jonathan pense de la durée aux affaires, proposée par la junte malienne. Le mercredi 5 janvier 2022, le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la crise malienne était en déplacement à Bamako pour transmettre un message des chefs d’État de l’organisation.
Si le contenu du message n’a pas été dévoilé, au cours d’une réunion avec les diplomates accrédités au Mali, l’émissaire de la CEDEAO a laissé transparaître son point de vue sur la proposition de la junte de faire une transition d’au moins cinq ans. Indiquant que cette durée ne passe pas. « The clock is ticking », le compte à rebours a commencé, a-t-il résumé.
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Cette position de l’ancien président nigérian est partagée par la classe politique malienne. Selon le confrère RFI, au cours d’une conférence de presse organisée le même mercredi, de nombreux mouvements politiques maliens ont rejeté la proposition de la transition. Ils invitent les militaires à revoir leur copie.
C’est le 18 août 2020 que le changement constitutionnel a eu lieu au Mali. Un coup des militaires des forces spéciales du pays dirigé par le colonel Assimi Goita a renversé le président Ibrahim Boubacar Kéita. Ces mêmes militaires vont rééditer le scénario le 24 mai 2021 en renversant Bah N’Daw le président de la transition installé. Entre-temps, à leur avènement sur la scène politique, les militaires s’étaient engagés à rétablir un pouvoir civil dans les dix-huit mois. Laquelle période de transition devrait être suivie d’élections.
La visite de Goodluck Jonathan intervient en prélude à une rencontre prochaine de la CEDEAO. Le dimanche 9 janvier 2022, les chefs d’État de l’organisation sous-régionale se retrouveront en sommet extraordinaire pour débattre de la crise malienne et prendre des décisions. Mais déjà, avec la position du médiateur de la CEDEAO, l’on peut aisément deviner que les résolutions de ce sommet extraordinaire ne seront pas favorables à la junte.